« Vinyle en péril »
27/05/2013 Bonjour à toutes et à tous,
Vinyle en péril ou retour vers le vinyle…
Dit comme ça, ça a plutôt l’air d’une boutade !
Un peu comme dire que renoncer au nucléaire c’est retourner à la chandelle.
En fait cela n’engage que ceux qui le pensent sans avoir essayé autre chose.
Et moi je crois aux deux, continuer d’écouter des vinyls et renoncer au nucléaire 🙂
Ce n’est pas plus rétro d’écouter des vinyles que de réduire sa consommation d’énergie.
En tous cas, l’invitation de Priceminister m’a immédiatement faite réagir, comme vous aussi peut-être quand il s’agit de parler de ses vinyles…
D’ailleurs, acheter un vinyle, c’était toujours un événement, il y avait tout un rituel autour, à l’amont.
Mais parce que c’était cher aussi, donc on économisait longtemps avant de s’offrir l’objet convoité depuis si longtemps !
Le samedi après-midi nous allions au GrandB, parce que nous étions sûres, en plus, de faire de bonnes rencontres, et presque par hasard au rayon disque…
Alors on piochait dans le caisson des disques classés par ordre alphabétique, tout en surveillant du coin de l’oeil les goûts de la gente masculine.
Et oui, avoir les mêmes goûts musicaux, c’était déjà un indice majeur pour plaire !
Même que nos préférences musicales on les inscrivait sur notre musette, notre besace, quoi, un peu à la façon d’un QR code !
Le PC dans la chambre a maintenant détrôné la chaîne Hi-Fi…
On passait des soirées entières à écouter ensemble le dernier disque acheté.
La pochette passait de main en main, on sortait la feuille intérieure pour suivre les paroles qu’on connaissait par coeur.
Et puis on collait religieusement la place du concert de l’artiste sur la pochette après y être allé.
On se prêtait aussi les disques en prenant soin de ne pas les rayer en descendant doucement le saphir sur les faces A et B.
Vous vous souvenez du crrrrrr..toc… juste avant le début du titre ?
Faut dire que les vinyls on les achetait au rythme de 3 ou 4 par an, du moins les 33T.
Je me souviens encore de mon premier achat, c’était en 1974, je le connais par coeur : paroles, instrumentaux, solos, souffle…:)
Dark Side of the Moon de Pink Floyd, sorti un an plus tôt.
Quand récemment je l’ai remis sur la platine, les kids de la maison ont été stupéfaits d’entendre l’effet stéréo pour la première fois.
Et aussi de me voir chanter les paroles toujours bien ancrées dans ma mémoire…
Et oui, le souffle qu’apportait l’analogique, le relief, ça ne se raconte pas !
Le numérique n’est-il pas pour l’instant pareil à un encéphalogramme plat ?
Quand je pense que sur la radio nationale on nous bombardait un CD tous les jours quand c’est sorti…
Perso j’avais beau écouter, il n’y avait rien de plus à entendre, voire peut-être même quelque chose en moins 🙁
En 1975, j’achète fébrilement un album de Queen : A Night at the Opéra.
Et aussi les Shadows, Apache, ça vous rappelle quelque chose ?
Un autre album merveilleux date de 1977 : Heroes de David Bowie...
1978, le Boss, Bruce Sringsteen entre dans ma discothèque avec Darkness of the Edge of Townn.
Et aussi Patti Smith, Michel Corringe, Jacques Higelin, Tangerine Dream, Carlos Santana, King Crimson, Eric Clapton, Steve Hillage, Rory Gallagher…
J’arrête parce que la liste est très longue !
Faut dire qu’à cette époque, il y a une explosion de bons groupes, de bons musiciens et de bons chanteurs.
Et de toutes mes économies aussi.
Il est arrivé aussi, qu’une fois, un album me glisse des mains jusqu’au carton à dessin pendant l’écoute dans les cabines de la FNAC…
Comme dans Diva, le film de Beineix qui en reprendra l’idée, mais plus tard, en 1980 !
Alors maintenant, je prends le temps de faire un tour dans les vide-greniers.
Et je complète ma collection qui était restée en partie virtuelle faute de moyen.
Mais comme je les ai tous en tête ces titres, je me fais plaisir quand je tombe dessus.
Que ce soient des 45T ou des 33T, non sans avoir vérifié qu’il n’y ait pas de grattons sur la galette d’occasion, j’achète pour 2 ou 3€ 🙂
Avec mes amis aussi, c’est l’occasion d’improviser des soirées vinyles, lorsque j’ai pu faire quelques acquisitions.
Le grand jeu consiste à lancer un titre en aveugle sur la chaîne.
Et de laisser remonter les souvenirs… quasiment divin !
En tous cas, s’il fallait choisir 5 favoris dans ma discothèque, ce serait après bien des hésitations, en 1 Dark Side of the Moon de Pink Floyd.
Puis en 2 Heroes de David Bowie, suivi par Harvest de Neil Young en 3.
Viendraient ensuite Abraxas de Carlos Santana en 4 et Easter de Patti Smith en 5.
Ex-aequo en 5 avec Alertez les bébés de Jacques Higelin…
Je garde malgré tout bon espoir que la tendance s’inverse, et ça a l’air de se confirmer doucement mais sûrement.
Déjà Madonna, Vanessa Paradis, Bowie, Benjamin Biolay, Alt-J, Lana Del Ray et même C2C ont tous sorti leur version vinyle !
Petite confidence, j’ai craqué il y a quelques années (2002) pour l’album 18 flambant neuf de Moby, coup de coeur…
Et j’ai quelques autres raretés d’époque, des vinyls en éditions couleurs qui sont si vite tombés dans l’oubli.
Fébrilement j’allais les dénicher chez le roi de l’import Music Land, au 42 de la rue Mercière de Lyon, en face de Grange Musique.
Et je repartais toute émue avec Lou Reed ou Ted Nugent sous le bras 🙂
Finalement, mes vinyles, c’est bien une des seules choses que j’ai gardées.
Même après les dernières coupes franches dans tous les recoins de la maison.
Ainsi que mon appareil photo argentique, un Fujica STX-1N acheté à une époque où l’obsolescence programmée n’avait pas encore envahi toute la planète…
Bien à vous,
Isabelle