« Vigilance rouge »
18/07/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Vigilance rouge : pluie forte, alerte des autorités indiennes, tel était le message qui s’affichait sur l’écran de mon téléphone.
Quelques minutes plus tôt, une baie vitrée venait de voler en éclat juste à côté de moi, par deux fois même.
Je n’avais jamais été témoin d’un pareil spectacle, à savoir que c’était la pression extérieure qui avait brisé le verre de la fenêtre.
Juste avant, nous avions plié nos affaires en vitesse, croyant pouvoir nous échapper avant ce que ma soudaine obscurité du ciel laissait présager.
J’avais, par précaution, fermé le battant de la fenêtre de notre salle de cours.
C’est à ce moment-là que j’ai entendu la grande baie vitrée du couloir se fracasser une première fois, puis une deuxième, peu après.
Nous courions toutes et tous un peu de partout, cherchant à bloquer des portes de ci, fermer des fenêtres de là, et surtout nous mettre à l’abri.
En effet, la pluie s’était engouffrée de toute part, propulsée à l’intérieur par un vent violent, tandis que la tempête se déchaînait au dehors.
Il était hors de question de prendre la route dans de telles conditions, il nous faudrait attendre une accalmie.
Heureusement que j’avais suivi mon intuition et pris le sac à dos contenant ma cape de pluie.
Equipée de cette dernière, au bout d’une quinzaine de minutes, j’ai bravé la pluie et suivi l’exemple d’autres personnes qui commençaient à partir.
Me fallait faire une étape dans la première maison pour récupérer ce que j’y avais laissé au frigo, dans la matinée.
En effet, à la troisième semaine de garde alternée entre maison 1 et maison 2, j’avais opté pour rester dans le centre d’Auroville entre deux occupations locales.
J’avoue que j’étais de plus en plus sur les rotules avec les va et vient entre jardins, maisons, boulot, ravitaillement et cours d’italien, sans oublier les soins aux chats.
Si à cela s’ajoutaient à présent les intempéries, j’allais être davantage éprouvée physiquement…
La nuit commençait aussi à tomber quand je suis partie en direction de la maison 2, le vélo chargé de mes provisions.
Sur la route mouillée et jonchée de branches cassées, meuglaient des veaux de l’année sans doute apeurés par ces grosses pluies, ils collaient leurs mamans.
Des chiens traversaient là où ils pouvaient, zigzaguant pour éviter les grosses flaques d’eau dans les creux de la chaussée.
Ailleurs, des taxis se garaient dangereusement en double file, pour épargner à leur clientèle la douche pressentie.
Par chance, j’avais raté l’heure de départ des cars scolaires, les ayant croisés sur la route principale, bien après qu’ils eurent quitté le village.
Pour accélérer mon parcours et en réduire la pénibilité, je m’étais octroyée, au bout d’un moment, le privilège de ne rouler qu’en mode électrique, fini le pédalage.
Enfin, je me suis engagée avec soulagement sur le chemin enherbé qui mène à la maison 2.
Ne me restait plus qu’à vider mon vélo, le couvrir, étendre mes vêtements de pluie, nourrir les chats, ranger les provisions et attendre le retour de la fée électricité…
Bien à vous,
Isabelle