« Une vache de trouille »
08/09/2024 Bonjour à toutes et à tous,
J’avoue que ce matin-là, je me suis faite une vache de trouille sur un chemin encore inexploré, à l’écart de toute civilisation.
C’est vrai que j’avais vu une mobylette en déboucher et que Google maps, consulté avant de m’y engager, laissait entendre que je rejoindrais rapidement un chemin principal.
Le petit chemin couvert de sable et bordé de palmyras des deux côtés avait quelque chose d’agréable, presque plaisant.
Bon, sauf que me retournant, je vis une vache qui m’emboîtait le pas, non sans avoir, au préalable, longuement regardé dans ma direction avant de se décider.
Ça tombait mal parce que le chemin était vraiment très étroit et que nous étions seules au monde…
Bientôt, j’arrivais sur un espace dégagé où le chemin se partageait en deux.
Bien que Google maps m’indiquât de prendre à gauche, je préférai prendre à droite, en terrain découvert plutôt que de slalomer encore à travers la forêt.
D’un côté comme de l’autre, je situais approximativement où j’allais arriver puisque je revenais sur Auroville.
Lorsque je vis arriver une moto et deux gars qui se posèrent sous les arbres, exactement à gauche où je n’avais pas voulu m’engager, je remerciais mon intuition.
Mais quand j’ai vu à ma droite la même vache qui arrivait à ma rencontre d’un bon pas et la tête haute, toutes cornes dressées, mon radar intérieur se déclencha soudain.
Je saisis alors rapidement un bâton souple, dérangeant au passage deux veaux qui faisaient tranquillement la sieste.
L’agitant prestement, je le fis siffler dans l’air tout en lâchant des onomatopées pour détourner la bête de mon chemin.
Ma tactique fut concluante, elle passa son chemin avant que nous ayons pu faire connaissance.
Sans demander mon rester ni calculer les deux gars qui se raclaient la gorge bruyamment, je fis immédiatement demi-tour et reprenais le chemin en sens inverse à grandes enjambées.
Ah oui, pour les personnes qui ne savent pas, dans ces chemins bien isolés des habitations, vous pourriez êtes étonnés de retrouver sur le sol autant de cadavres de bouteilles d’eau.
Ne vous y trompez pas, elles contenaient de l’alcool que ces messieurs ingurgitent à l’abri des regards de partout dans la campagne environnante, majoritairement le dimanche.
J’ai rejoint peu après des axes plus fréquentables, quoiqu’au détour d’un virage, je me suis faite une deuxième frayeur tombant nez à nez avec une vache ruminant tranquillement en travers du chemin.
Mais bon celle-ci était plus civilisée, se contentant de jeter un oeil dans ma direction sans interrompre le ballet de ses mâchoires, toute plongée dans sa méditation.
Bien à vous,
Isabelle