« Une sorte de monnaie d’échange »
20/05/2023 Bonjour à toutes et à tous,
Mon frère avait trouvé une sorte de monnaie d’échange à me couvrir vis à vis de ma mère, lorsque mes copines ont commencé à l’intéresser.
Mais notre complicité s’est arrêtée là, parce que mon frère était aussi coincé que maladroit et pas du tout hardi vis-à-vis de la gente féminine.
Je crois d’ailleurs qu’il n’a jamais réglé ça avec Madame notre mère, cette sainte…
Bref, après, mon frère a passé le permis et est même allé à l’armée, après plusieurs années de sursis.
Ça a fait de lui un homme, suite au passage obligé pour les militaires chez qui j’me pense, en compagnie de ses pairs, je vous la fais en raccourci.
Donc durant quelques années j’étais un peu admise à ses côtés, sans doute parce que mon profil de fille aventurière et pleine d’initiatives comblait ses manques à lui.
Nous avons alors fréquenté les salles de concert et les bringues du samedi soir en pleine fièvre du rock, de bons souvenirs.
Comme j’avais quitté la maison même pas encore majeure, pensionnaire puis indépendante, il est resté tout seul avec maman.
Ah oui et avec le petit frère pour lequel il a vite endossé le rôle du père qui avait déserté la maison depuis peu.
J’ajouterai que s’il a très bien endossé le rôle attribué par sa mère, c’est plutôt très mal tombé pour ledit petit frère, alors adolescent, passons.
Bref, tout ça pour dire que, par ces températures extrêmes atteintes en Inde ces jours derniers, jusqu’à 48° ressentis, des décennies plus tard, j’ai toujours la haine.
J’ai toujours la haine des privilèges inhérents au sexe masculin qui bout en moi.
Pire constat, ils perdurent à travers toute la planète.
Parce que j’ai sous le yeux le voisin essoufflé, qui discute torse nu avec un indien, sur le chemin devant ma maison.
Et moi, pleine de sueur qui perle, je suis cloîtrée chez moi.
Torse nu.
Bien à vous,
Isabelle