« Une île sauvage en plein Lyon »
Insula Barbara, l’Île Barbe, la seule île habitée de Lyon, était la destination de cette promenade sur les Rives de Saône, partant des Subsistances, quai Saint Vincent, en remontant la rivière rive gauche jusqu’au quai Clémenceau à Caluire et Cuire.
Difficile d’imaginer aujourd’hui, du haut du pont la traversant, qu’elle fut le lieu, pendant des siècles, d’une activité exceptionnelle, celle d’une abbaye bénédictine de très grande renommée.
A présent, ce sont les voitures qui se croisent sur ce pont suspendu, le plus vieux de Lyon encore en service et construit en 1827 par Marc Seguin en pierre de Collonges, au Mont d’Or bien sûr.
Dans son écrin de verdure d’où surgissent encore les traces de son histoire ancienne, l’Île Barbe alimente encore les légendes les plus insolites peuplées de druides et de miracles accomplis, mais aussi habitée d’histoires vraies de reines et de rois.
On pourrait presque les voir surgir, entourés de tout le faste de l’époque, du haut du Belvédère argenté aux parures multicolores.
Érigé sur un petit ponton brodé de perles de verre bleues et ambre, longeant une péniche à quai, l’oeuvre de l’artiste Jean-Michel Orthoniel, était également à l’honneur sur l’île avec Les lanternes.
J’ai donc choisi de refaire le parcours du retour à pied sur les Rives de la Saône, il me semblait bien assez tôt de retrouver la vie d’en haut, lourde de véhicules pétaradants…
Une petite dame a même lâché : « On oublierait presque qu’on est à Lyon ! »
Trop mignonne…
Après avoir dégusté un sirop bio de pousses de pins et ses brochettes de melons préparés par l’équipe du Grand Lyon pour fêter ce Dimanche au bord de l’eau, nous avons fini de savourer la matinée entre randonneurs, calés dans les transats déposés sur la prairie de l’île, comme tout au long du parcours.
L’ampleur du succès n’a sans doute pas été suffisamment estimée mais aucun commentaire négatif ne pourra entacher cette journée vraiment belle qui nous était offerte.
Non non, je ne dirai rien sur la pelouse naturelle déployée en rouleaux pour faire plus vrai le jour J, ni de la panique qui s’emparait des animateurs recrutés pour l’occasion et démunis devant le flot de marcheurs.
Encore moins sur les transats qui sortaient encore tout emballés des cartons à 11:00 du matin ni des responsables de stands qui sortaient eux, d’une nuit un peu trop courte !
Quant aux artistes…je les ai enfin rencontrés sur le chemin du retour 🙂
Par contre au sujet des cyclistes qui sont venus emprunter ce cheminement à usage exclusivement piéton, malgré la précision sur tous supports que l’autre rive leur était entièrement consacrée, malgré l’étroitesse de certains passages fréquentés par des familles fourmillantes d’enfants de tous âges en tous sens, malgré la fragilité de certaines plantes et arbustes fraîchement installés et labourés de traces de pneus, malgré les gentilles mais vaines remarques des animateurs débordés, malgré les soupirs des randonneurs frôlés par des deux-roues lancés à vive allure…NO COMMENT.
Bien à vous,
Isabelle