« Une colonie de Tuche au guichet de l’aéroport »
02/03/2018 Bonjour à toutes et à tous,
Chennai est une grande ville indienne.
Très grande.
4 647 000 habitants.
L’aéroport de Chinnai est grand.
Très grand.
8 747 260 de passagers par an.
Perdre son compagnon de voyage dans un aéroport ça doit être très angoissant que je me pensais tout en faisant la queue pour valider mon e-visa.
Avec tout ce que les avions ont déversé de planté·e·s devant le guichet, en mode radar version décalée, en vrac jeunes, vieilles, vieux, enfants et aussi bébés qui pleurent dans les poussettes 🙁
Et en file indienne s’il vous plaît, entre canadien.ne.s, allemand.e.s, anglais.e.s et bien sûr… francais.e.s !
Une des raisons pour laquelle je n’irai jamais voir la version 1,2,3 ou même 50 des Tuche au cinéma, c’est que je les côtoie déjà dans la vraie vie 🙂
Et c’est même une colonie de Tuche au guichet de l’aéroport qui a fait divertissement et… retardé tout le monde.
Dans ces cas-là, je cache bien la face estampillée République Française de mon passeport 🙁
« – Ah bon, faut remplir ce document ? Vous l’avez eu ce document vous ? Attends je regarde tous les documents dans ma pochette…
– Fais voir, non… Pourquoi faut encore emplir ça ?
– Ben sais pas, il me le demande…
– Tu peux prendre mon passeport dans la poche de mon sac à dos s’te plaît ? Ah mais non, je l’ai posé sur le comptoir là !
– Tu remplis quoi alors, fais voir…
– Jour d’arrivée… on est quel jour ?
– Heu… le 23 non ?
– Oui mais attends, on est partis le 23, mais c’est le 24 aujourd’hui…
– Ah zut, je me suis trompée :(… nouveau paper please, oui paper to écrire, trompée moi, bad écriture…
– Alors je fais attention là, c’est bien mon nom… date de naissance… adresse de résidence en Inde, houhou… vous avez l’adresse de l’hôtel vous ???
– ???
– Attends, on va pas se faire chier là, je vais carrément sortir le guide de mon sac… on sera plus sûr.
– Tu trouves ?
– Ouais tu te rappelles, ils nous ont fait le même coup au Vietnam, pfff…
– Comment ça me pousser ?… Let other people… ? Oh oh oh… Je ne veux pas perdre mon tour moi, il rigole lui non… FINISH j’ai presque FINISH !
– Allez on se prépare nous, comme ça, ça ira plus vite 🙁
– Alors la main gauche, hein, c’est celle-là 🙂 Comment ça NO… Le pouce ? Beurk… Vite du gel antibactérien :(«
Le groupe a réussi à passer.
Elle a même failli oublier sa valise.
Cela a du prendre 5 mn et 30 secondes à ma voisine canadienne pour enregistrer son visa.
A peu près autant pour moi.
Nous attendions depuis plus d’une heure.
Et lorsque j’ai vu se fermer tous les guichets de la file des visas classiques, après s’être tous vidés, j’ai commencé à baliser, puisque c’était le point de rencontre convenu avec J….
45 mn déjà que que j’étais plantée derrière le plexiglas, tandis que les douaniers étaient retournés s’avachir sur leurs chaises.
Un voyageur qui attendait aussi m’a expliqué, en anglais, que sa compagne avait été renvoyée dans la file des e-visa, et que du coup elle devait recommencer toute l’attente…
Comme il me demandait si j’étais française, j’ai appris son pays d’origine, l’Allemagne 🙂
Soudain il a continué dans sa langue natale, et je me suis dit oh non, ça ne va pas recommencer le mix linguistique 🙁
A mes kids, quand ils étaient petits, je leur avais donné la consigne de ne pas bouger de l’endroit convenu pour le rendez-vous, quoi qu’il arrive.
Je me voyais déjà attendre là toute la nuit, voire même le lendemain.
Au bout d’un temps qui m’a semblé encore plus long, j’ai entendu une voix dans mon dos.
Puisqu’il avait fini en moins de 20 mn ses formalités administratives, pour gagner du temps, J. était allé récupérer les valises en soutes, certain qu’il me retrouverait à l’endroit convenu 🙂
Je suis une mère bien élevée…
Bien à vous,
Isabelle