« Une barrière psychologique »
16/10/2024 Bonjour à toutes et à tous,
L’important c’est de poser une barrière psychologique, m’étais-je alors convaincue, en contemplant cet ouvrage de fortune.
En effet, depuis ma regrettable expérience avec le Tamas, hélas rien n’avait changé.
La même vache beige broutait allègrement mes plantations, nullement inquiétée en l’absence de réaction humaine alentour.
J’ai réquisitionné un collègue de travail pour commencer à creuser des trous et ficher des troncs verticaux en terre.
N’ayant pas le support d’arbres déjà plantés autour de cette partie du jardin, il me faudrait improviser.
Mon collègue eût tôt fait de trouver une excuse pour s’esquiver, mais cela ne me découragea point.
Mes pieux plantés en terre et sommairement ficelés avec d’autres entrelacés horizontalement, je me mis en quête de combler les espaces intercalaires.
La dernière intervention humaine non sollicitée dans mon jardin ayant consisté à ratiboiser tous les arbustes environnants, je trouvais cela sans mal.
En effet, toutes les chutes de coupes de bois avaient été entassées pêle-mêle au quatre coins du jardin.
Loin de ma présence, le tailleur fou s’était bien gardé de garnir seul la barrière végétale commencée ensemble, à un autre endroit.
Évidemment, entasser grossièrement du bois demande moins d’effort intellectuel que de réfléchir à réaliser un travail esthétique et méthodique.
Deux heures plus tard j’avais fini ce que je baptisais non sans humour une barrière psychologique.
Elle était suffisamment haute et touffue pour qu’une vache, dont l’intelligence ne fait aucun doute, se risquât à la franchir.
Son poids et sa corpulence à eux seuls eurent largement suffi à faire écrouler le tout sans effort !
Mais je sais qu’un simple bambou barrant un chemin suffit à dissuader une vache de s’y engager.
J’ai passé sous l’eau claire mes bras et avant-bras criblés de boue, tout comme mes deux pieds, avant de m’enfuir enfin à vélo, loin de tous ces tracas !
Bien à vous,
Isabelle