« Un jour de grâce »
23/10/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Un jour de grâce ; j’avoue qu’il en arrive rarement en ce moment, venait de colorer la réalité comme par enchantement.
Arrosant le jardin car l’alerte de mousson s’était avérée fausse, je vis arriver une personne que je te tenais absolument à féliciter.
En effet, durant deux soirées, elle avait organisé à la perfection, géré, coaché et parfois même accompagné à la voix et aux instruments une trentaine de personnes venues offrir leurs vocalises.
Elle fut très touchée d’avoir ce retour direct et enthousiaste, mettant beaucoup d’énergie à réaliser ce qui fut véritablement une performance.
Il était question d’unité et d’harmonie lors de ce Auroville Singing Festival, et nous avions toutes et tous intensément partagé ce sentiment.
Peu de temps après le départ de cette personne, une autre connaissance arriva à ma hauteur pour garer son deux-roues.
Après les salutations d’usage et quelques paroles amicalement échangées, cette personne en vint à me remercier pour mon esprit ouvert face à la nouveauté.
Paraît-il que ce n’est pas le trait de caractère principal des résident·e·s d’Auroville, ils semblent plutôt réfractaires au changement.
C’est une des choses que j’ai effectivement constatée mais sur laquelle je ne m’étendrai pas davantage.
Pour la curieuse de nature que je suis, de toute évidence sortir de ma zone de confort est plutôt source de satisfactions que d’angoisses.
Mais ce n’est pas tout, vint alors à ma rencontre une personne, tenez-vous bien, pour se plaindre des plantes grimpantes qui lui gênaient le passage.
J’avoue que j’avais déjà bien rodé ma réponse ; ce n’est pas la première fois qu’on me rapporte cette information, mais je n’avais jamais eu la ou le plaignant·e de visu pour formuler celle-ci.
J’ai alors plaidé la cause des plantes et de la Nature sur laquelle l’homme n’a de cesse de vouloir exercer son contrôle, sa domination.
Qui étions-nous, petits humains, à vouloir imposer notre diktat à tout le reste de la planète ?
N’y avait-il pas moyen de détourner la feuille ou la branche respectueusement d’un revers de main, plutôt que vouloir casser, couper ou tordre à tout prix ?
Qui étions-nous pour nous sentir ainsi supérieur·e·s à tout ce qui nous entoure, au nom de quoi ?
Mon discours, visiblement, toucha l’homme qui acquiesça en silence, ayant soudain pris conscience de tout cela.
Je partageais alors avec lui un secret au sujet de cette plante grimpante dont il ignorait tout.
C’était une vigne sauvage que j’avais déjà sauvée une bonne dizaine de fois des cisailles, cutti et autres sécateurs d’incultes.
Je lui expliquais alors que cette exubérante plante grimpante, absolument pas exigeante en eau, pouvait généreusement servir à couvrir une pergola pour se protéger du soleil.
Et joignant le geste à la parole, sitôt coupés, je lui offris cinq beaux sarments à planter qu’il accepta avec bonheur, me remerciant pour le bel échange que nous avions eus.
Il suffit d’une fois pour y croire et que cela transforme votre journée.
Bien à vous,
Isabelle