« Un coup de fil à 21:00 »
14/11/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Un coup de fil à 21:00 me sort les mains des casseroles, j’ai cuisiné tard, un peu en manque d’inspiration.
Je pense immédiatement à l’un de mes proches qui voyage sur un autre continent et avec lequel j’ai 8:30 de décalage.
Il serait donc midi et demi selon le décalage horaire, c’est tout à fait possible qu’il me fasse un petit coucou à cette heure.
Lorsque je vois le nom d’une autre personne s’afficher, je trouve ça plutôt bizarre, mais soit, je décroche.
Elle me demande le prénom de la fille d’une connaissance commune, ce dont je ne me souviens absolument pas.
Mais comme sa voix m’inquiète au téléphone, je lui demande comment elle va, et soudain, en sanglotant, elle m’apprend que cette connaissance vient de décéder.
L’annonce de sa mort me choque tellement que je lui fais bien préciser de quelle personne il s’agit, plusieurs pourtant le même prénom, forcément.
Oui c’est bien de la même personne que nous parlons, celle-ci même que j’ai rencontrée dans la semaine et avec laquelle nous avons évoqué la situation ici.
Je ne resterai pas ici, de toutes façons, c’est de plus en plus évident, furent les dernières paroles échangées.
Tout à coup je repense au stage effectué qui l’avait bien fatiguée et laissée pleine de courbatures le lendemain, même que le rythme était dur à soutenir.
Mais comment n’ai-je pas pensé à demander à cette personne si elle était suivie par un cardiologue ou si elle avait fait des tests d’effort.
J’avais toujours constaté que, âge pour âge, nous n’avions pas du tout la même forme physique.
Ses épaules s’arrondissaient de plus en plus, le vélo ou la marche ne lui convenaient plus guère et je me pensais qu’une pratique régulière du yoga lui aurait été bénéfique.
Après, je me disais encore, je ne connais rien de sa vie d’avant, peut-être qu’il y a eu d’autres problèmes de santé.
Ben voilà, une fois de plus, nul·le ne sait quand son heure a sonné.
Je pense au chat qui va attendre sa gamelle, je pense à tous ses appareils professionnels, je pense aux workshop qu’il a programmés…
Pour le coup, je crois que c’est le pire des bordels qu’on peut causer en partant précipitamment, et à commencer déjà par le rapatriement du corps jusqu’à Auroville.
Au moment de me coucher, je n’avais toujours pas eu confirmation que le contact ait été établi avec sa famille.
Sale temps pour mourir, la pluie tombe à verse, la mousson est là, adieu l’ami.
Bien à vous,
Isabelle