« Un compartiment rose Women Only »
18/03/2018 Bonjour à toutes et tous,
Au détour d’une route défoncée, la voiture s’immobilise sur le parking de l’hôpital gouvernemental, que des patient·e·s sillonnent, entouré·e·s de leurs proches.
En Inde, en effet, les malades hospitalisés ne sont pas nourris, cette charge incombe à leurs familles.
B. notre hôte local qui ne cesse de se plier en quatre pour satisfaire nos attentes, nous a conduit·e·s ici dès le lendemain de notre demande.
M. l’infirmière, sister, comme on les appelle là-bas, nous accueille tout simplement à l’entrée de l’établissement, alors qu’elle s’apprête à prendre sa pause.
Mais à peine avons-nous commencé à avancer dans le long couloir que des soignante·s ouvrent grand les portes des chambres sur notre passage…
L’extrême violence de ces corps souffrants de femmes, d’enfants et de personnes âgées alitée·s dans des pièces uniques, le manque évident de moyens du personnel soignant et la précarité des lieux me font renoncer à avancer plus loin.
Je ressors précipitamment et retourne m’asseoir dans le véhicule.
C’est à ce moment que M. me rejoint et nous partageons son expérience en milieu hospitalier, dans de difficiles conditions de travail, par manque de personnel et de matériel adapté.
Et puis la conversation tourne autour de la condition des femmes en Inde.
La veille, j’ai été interviewée par une télévision locale à ce même sujet, une aubaine dans cette région de l’Inde où peu ont l’occasion de croiser des européen·ne·s.
J’ai aussi constaté avec étonnement ces derniers jours que le métro de Delhi comporte un compartiment rose Only Women.
Dans celui-ci, où s’engouffrent des femmes de tous âges, aucun risque de se faire importuner, et les plus jeunes cèdent en souriant leurs sièges aux plus âgées 🙂
Une certitude que je partage avec M. c’est que la condition des femmes en Inde, comme partout ailleurs dans le monde, passe avant tout par l’éducation… des hommes !
Triste constatation dans ce lieu plein de souffrances, alors qu’un homme, le crâne et deux bras plâtrés suite à un accident, met de grands coups de pieds à une petite qui doit avoir à peine 4 ans…
Mais je n’irai pas jusqu’à ce constat sordide lancé soudain par l’une d’entre nous en fin de visite.
Mesurer, à la vue de toute cette misère, combien le système de soins que nous avons en France s’évérait des plus appréciables, c’était juste indécent en ces lieux.
Bien à vous,
Isabelle