« Tu te sens prêt à partir ? »
04/12/2020 Bonjour à toutes et à tous,
J’ai interrompu notre marche nocturne, et le regardant droit dans les yeux, je lui ai dit, sinon, tu te sens prêt à partir ?
Bon, parce qu’une heure auparavant, lorsque nous nous étions retrouvés, il était en état de grande panique, comme frappé de stupeur.
Il ne savait plus comment utiliser son téléphone, ni même la commande de la télévision, et était incapable de lire l’heure.
Ça lui était arrivé comme ça, tout seul dans sa chambre, et impossible d’appeler à l’aide.
Nous avons pris le temps de marcher doucement, à son rythme, et j’ai appliqué ce que j’ai appris pour s’enraciner.
Visualisation, bien sûr, il n’a rien su du travail que je faisais à côté.
Nous nous sommes assis, et il est sorti de sa torpeur petit à petit, puis m’a dit qu’il se sentait mieux.
Et que ça lui avait fait grand bien de m’en parler et d’être en ma compagnie.
Rencontrant l’un de ses vieux amis, en convalescence lui après un violent choc lié à une perte de connaissance, je ne pus m’empêcher de les sermonner.
Non mais quand même, vous pourriez vous déplacer l’un et l’autre avec une canne, ça vous aiderait à tenir l’équilibre, leur dis-je alors…
Oui oui, mon entourage me l’a déjà recommandé, répondirent t-ils l’un comme l’autre.
Et bien écoutez un peu votre entourage au lieu de lui donner du souci et arrêtez de vous comporter comme des gamins, grondais-je encore…
Ça me rappelait tellement mon père ces caricatures de vieux monsieurs têtus…
Sur le chemin du retour, plusieurs fois il s’est arrêté encore pour me remercier de ma présence.
Finalement, ma journée de merde finissait plus paisiblement qu’elle n’avait commencé ?
Chez les gens sous contrôle, contrôle d’eux comme des autres cela va de paire, la bienveillance n’est pas toujours perçue comme telle.
Encore faut-il que la personne ne soit pas pétrie d’ego pour laisser entrer la vibration des mots.
Mais lorsque ceux-ci s’abandonnent totalement ou perdent accidentellement le contrôle, la communication peut se faire.
Par contre, lorsqu’il m’a avoué que quatre jours auparavant il avait été victime d’un autre choc plus sérieux, je me suis inquiétée.
Sinon, tu te sens prêt à partir ? que je lui ai alors soudain demandé…
Non, pas tout de suite, c’est encore un peu tôt… me répondit-il.
Et bien, c’est mieux de se tenir prêt, car personne ne sait quand la mort survient, lui dis-je alors.
N’empêche, que malgré son désir de ne pas alerter son entourage, j’ai prévenu le personnel pour que ses proches viennent le visiter le soir-même.
Bien à vous,
Isabelle