Petite chronique « Tout le monde est mort de soif…

« Tout le monde est mort de soif »

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30/07/2024 Bonjour à toutes et à tous,

Tout le monde est mort de soif - Crédit photo izart.fr
Tout le monde est mort de soif – Crédit photo izart.fr

Ouh là là, tout le monde est mort de soif dans ce jardin ! C’est la première chose que je me suis écriée en arrivant sur place.

Voilà donc l’histoire du troisième et plus ancien des jardins dont je prends soin depuis un moment déjà. 

Celui-ci, qui est donc le premier-né de l’expérience jardins, a été créé comme le deuxième, c’est à dire de toutes pièces. 

Il se situe dans un environnement privé, et à l’origine, il avait été conçu comme un jardin partagé.

Mais finalement, il a fini par ne plus être partagé qu’avec une seule et même personne, moi. 

C’est en 2020 qu’il a vu le jour, en pleine épisode COVID alors que l’idée de suffisance alimentaire émergeait et que de nombreuses personnes, à Auroville, avaient démarré des jardins. 

Ici, à la base il n’y avait qu’une plantation de bananiers, tous différents les uns des autres.

L’idée ambitieuse était de développer d’autres cultures et notamment celle des légumes

Mais, le concepteur du projet, qui n’était pas la personne vivant sur cette communauté, avait des projets très différents des nôtres, ce que nous avons constaté à la longue. 

Son objectif était de se faire connaître via les réseaux sociaux et plutôt de profiter du bénéfice généré par la communication au sujet de ses activités, pour subvenir à ses besoins. 

Nous, qui dans ce jardin avions comme objectif de travailler la terre, par exemple en accord avec la lune, étions complètement aux antipodes de ses convictions à lui. 

Alors forcément, à un moment il s’est retiré du projet de lui-même, parce que la tension était trop forte entre tous.

Et malgré le passage de nombreuses personnes, toutes plus motivées les unes que les autres, venues pour porter le projet, aucune ne s’est vraiment avérée efficace dans le temps

D’aucune découvrait qu’un jardin c’est très contraignant, ça demande de la présence régulière, de la constance et des soins avisés. 

Donc, les unes après les autres désenchantèrent, et moi-même, après une période de doute, je repris ce jardin en main toute seule.

Tant de travail déjà été effectué dans ce lieu que j’aimais finalement beaucoup, il n’était pas question d’abandonner.

Après avoir subi quelques transhumances, les arbres fruitiers de la nurserie réintégrèrent finalement le jardin, et je les plantais en pleine terre ici même. 

Tous nos projets de légumes ont été abandonnés au profit d’un jardin fruitier, riche de ses chickous, ramfall, grenades, agrumes, papayes, annones, ananas, et bien d’autres encore. 

Noter que cette année, c’est la première fois que l’annona, âgé maintenant de 4 ans, nous offre un fruit. 

Et oui, il faut bien un début à tout, sachant que tous les arbres de la nurserie étaient à la base des graines plantées par nos soins.

Nos arbres fruitiers ne sont pas vraiment fragiles, puisqu’ils sont tous principalement de culture locale.

Mais ces derniers temps, un minimum d’eau les maintient en vie, le temps que la mousson fasse son œuvre.

Enfin en période sèche, quand je dis un minimum d’arrosage, c’est quand même une contrainte trois fois par semaine dans des conditions pas vraiment adéquates.

Il me faut déplacer un tuyau qui a un si faible débit d’eau, limite on dirait que la source s’est tarie…

Cela me contraint effectivement à passer plusieurs heures pour arroser chaque arbre l’un après l’autre. 

Mais voilà, quand on aime on ne compte pas, et je prends cela aussi avec philosophie, comme étant mon travail quotidien du yoga.

Bien à vous,

Isabelle

Isabelle alias Mam's
https://izart.fr
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