« Taillés de façon assez sévère »
24/09/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Quand j’ai lu « taillés de façon assez sévère, ils repoussent déjà et auront bientôt l’air à nouveau en bonne santé » mon sang n’a fait qu’un tour.
Jusque là je n’avais rien dit, juste répondu en privé aux ami·e·s qui avaient donné l’alerte au sujet de ce carnage.
Oui, que s’était-il donc bien passé entre le vendredi où j’avais achevé une haie végétalisée et le lundi matin où j’avais retrouvé tous les Murraya paniculata complètement décapités ?
Quand je dis tous, c’est tous, plus d’autres arbres fruitiers qui ont aussi écopé de la coupe sauvage au passage, on ne sait pourquoi.
D’ailleurs, arrivant le lundi devant ce pitoyable spectacle, j’étais immédiatement allée interroger l’un des deux manager.
Il me répondit n’avoir pas encore regardé, mais reconnu n’avoir pas pu gérer le travailleur spécialement embauché pour ça, tellement qu’il avait été, lui-même, débordé de travail le samedi.
Entre nous, le mal était fait et j’avais la sinistre impression de retourner deux ans en arrière alors que je créais ce jardin en permaculture.
Effectivement, en un week-end, par deux fois et sans autre forme de procès, toutes mes plantations étaient passées sous le fil de la débroussailleuse…
Alors pour moi qui ; comme pour tout·e jardinier·e digne de ce nom et qui se respecte, connais en détail tous les recoins de mes jardins, c’était surtout le commentaire à ne pas faire.
Non, ce ne sont pas simplement des buissons ; déjà ce sont des arbres et ils ont un nom, taillés sévèrement et qui repousseront.
C’est une agression envers la Nature, un acte doublement sans conscience, commis par la personne qui l’a exécuté et par la personne qui l’a commenté.
Comment est-il possible de se comporter avec si peu de respect envers nos semblables les végétaux, affichant sans honte cette arrogante supériorité humaine ?
Oh, ce ne sont que des arbres… oh, ce ne sont que des animaux… oh, ce n’est que de l’eau… oh, ce n’est que de la terre…
J’ai déjà cité Mère à ce propos : « Oui, même la terre a une conscience, quoique cette conscience ne soit pas intellectualisée et ne puisse pas s’exprimer (21 Mars 1968) »
Je compléterai avec cette citation de Sri Aurobindo : « Sans la conscience il n’y a pas de force, et sans force il n’y a pas de création. »
Alors, comme je l’ai déjà aussi rétorqué à quelqu’un brandissant cet argument minable pour justifier un acte de destruction, continuons à tuer des hommes, des femmes, des enfants, il en naîtra d’autres…
Bien à vous,
Isabelle