« Soudain si proche d’elle »
30/09/2021 Bonjour à toutes et à tous,
Je me suis sentie soudain si proche d’elle et si proche de toi.
Elle que je ne connaîtrai jamais.
Et toi qui rentrais de France après l’avoir accompagnée dans la mort.
Un malaise soudain, puis une chute, sur la tête, dont elle ne se relèvera jamais.
Puis un voyage précipité qui ne te permettra même pas de la revoir pour cause de protocole sanitaire…
Toutes ces mourantes et ces mourants, seules, parce qu’on a interdit à leurs familles de les approcher, honte…
Jusqu’où ira la folie, me suis-je demandée ce soir ?
Nous avons parlé du divin et de spiritualité, de nos projets, de nos proches, en France.
Et de l’Inde, bien sûr, beaucoup de l’Inde.
Et d’Auroville dont je ne voulais même pas entendre parler, à l’époque.
Mère d’exilé j’étais, mère exilée je suis.
A côté de nous, il y avait cette jeune femme bonde, bien foutue et habillée très court, comme tu la décrivais.
Et qui parlait fort et qui riait beaucoup.
Quelle blessure cachait-elle à en faire ainsi un peu trop, me suis-je demandée ?
Un peu à l’image de celles et ceux qui cherchent a se distinguer du commun des mortels.
Parce que membres de la communauté.
De celles et ceux qui débarquent à Pondy, abhorrant fièrement l’uniforme ocre rouge de la terre d’ici, déclinée du tee-shirt aux doigts de pieds.
Mais rejoindre Auroville n’est pas un long fleuve tranquille.
Pour certain·e·s c’est le début d’une nouvelle vie, pour d’autres c’est dans la lignée d’une vie déjà tracée.
Merci d’avoir fait signe.
Et oui, c’est promis, je vais acheter un casque pour circuler à vélo.
Parce que d’autres m’ont déjà incitée à le faire, et que je n’ai pas encore suivi leur conseil.
Juste qu’il me faut trouver le modèle adapté à l’usage que je fais du vélo, et ça me rendre un petit peu de temps.
Bien à vous,
Isabelle