« Se complaire au passé composé »
26/01/2023 Bonjour à toutes et à tous,
C’en était de trop, j’ai attrapé mon téléphone pour trouver la conjugaison de se complaire au passé composé.
Ils se sont compl… ils se sont quoi ?… compli ?… complaisé ?… complaint ?…
Incroyable, j’en oublie ma langue française et en vrai, ça me fait peur de ne plus m’en souvenir.
Bon dans ces moments-là, pas de panique, internet est là pour me tirer d’affaire.
Mais quand même, le français c’était l’un de mes points forts avant que j’atterrisse en Inde…
Alors je me demande si ça fait partie de la déconstruction parce que la langue pratiquée par tout le monde ici, c’est l’anglais.
Ceci dit, j’ai par ailleurs toujours l’étrange sentiment de parler anglais comme une vache espagnole.
Allez savoir ce n’est peut-être plus tout à fait vrai, mais selon les accents, la langue anglaise m’est parfois complètement incompréhensible.
Un de mes proches avait sans doute un peu raison.
Si je parle un anglais bizarre, celui que je comprends le mieux du reste, c’est l’anglais indien !
Bref, je viens d’accepter une proposition venant du Language Laboratory.
Me voilà officiellement facilitatrice en langue française.
Oui, c’est ça, pour un jeune public, ça me correspond tout à fait.
Par contre, les bouquins d’étude de mon jeune élève me correspondent bien moins.
L’un a été edité il y a dix ans par Hachette, et l’autre publié par une société indienne et imprimé en Italie, offre des clichés de la France pour le moins inquiétants.
Pub pour l’alcool, éloge des parfums de luxe avec publicité gratuite pour les marques citées, le tout entre la baguette et le camembert, j’ai trouvé ça plutôt gênant.
Mais le plus grave dans tout ça, c’est que nous avons détecté, avec une amie, des fautes dans les phrases en français et dans leurs traductions anglaises !
Bref, après que mon jeune élève eût été boire par cinq fois et soit passé autant de fois aux toilettes, j’ai bien compris qu’un cours de deux heures un samedi après-midi, ça faisait beaucoup.
Surtout après l’école du matin et trois heures minimum de route, sans savoir à quel moment il avait pu trouver le temps de déjeuner.
Ajoutez à cela sa petite phrase, glissée plusieurs fois dans la seconde heure et accompagnée de longs bâillements, qui avait de quoi briser le cœur : je veux rentrer à la maison…
Bien à vous,
Isabelle