« Scènes de vie ordinaire »
05/12/2013 Bonjour à toutes et à tous,
Ce matin, j’ai vu un petit pépé qui nettoyait sa boîte aux lettres devant sa maison, c’était attendrissant 😉
Il y a des petits gestes qui se perdent, comme ça, avec le temps, des scènes de vie ordinaire…
L’autre jour, c’est dans le métro que je regardais le nombre de personnes ayant des chaussures pas cirées.
Pire, avec le bout de la chaussure tout raboté…
Pourtant, une boîte à cirage, c’est passionnant.
Choisir sa brosse, sa crème et lustrer le tout après application avec un chiffon bien doux, on faisait presque du neuf avec du vieux.
Et l’odeur du cirage, vous vous en rappelez encore, cette bonne odeur devant la chaussure au cuir noir, brun ou rouge étincelant ?
D’ailleurs, on aimait tout aussi bien frotter les pommes avec notre serviette, à la cantine.
Juste pour faire le concours de la plus brillante !
Il y avait aussi la boîte à couture, que ce soit celle de la mère ou de la grand-mère ou des tantes.
Leur exploration était presque un art à part entière, de patience et d’inventaire.
Du dé en os à la pochettes d’aiguilles brillantes rangées par ordre croissant puis décroissant.
Elles s’alignaient des plus fines aux extrémités aux plus grosses au milieu.
Il y avait même des médailles de la Vierge noyées au milieu de flots de boutons, mais quels trésors !
Dans chacune de ces boîtes j’ai pu exercer tant de curiosité et développer tant d’imagination, donnant à mes doigts libre cours à la création.
C’est sûr qu’entre les chaussures et la couture, on a plutôt viré à l’usure…
Nos mères et grands-mères en outre reprisaient, ravaudaient, rapiéçaient…
Elles ne pourraient même pas imaginer que se vendent maintenant comme neufs et bien chers, des vêtements usés, décolorés, élimés, déchirés, effilochés…
Les gens d’alors, entretenaient respectueusement puis recyclaient le peu qu’ils avaient.
Cependant il semble qu’elles ont presque disparu du décor dans bien des ménages, les boîtes à cirage et les boîtes à couture.
Les nantis de maintenant se griment en pauvres, et les pauvres enfin se travestissent en riches.
Mélange de genre aux apparences trompeuses…
La toile de Jean des garçons vachers s’use sur les fauteuils d’établissements de luxe.
De plus, la soie précieuse se décline en tee-shirts bas de gamme agglutinés aux portants de grandes surfaces.
Opulence et consommation à tous les étages, la sobriété est passée de mode, la mode est passée sans compter.
Mais cependant je vois déjà revenir le printemps à peine annoncé l’hiver…
Mes boîtes, elles, sont d’actualité toute l’année.
Bien à vous,
Isabelle