« Rituels hindous chez les catholiques »
12/11/2024 Bonjour à toutes et à tous,
En discutant avec deux jeunes femmes indiennes, j’ai appris qu’il se pratiquait des rituels hindous chez les catholiques d’Inde.
Etant invitée chez des amis catholiques à l’occasion de la fête de Noël, l’une d’elles avait accepté de les accompagner à l’église, pour suivre la messe de minuit.
D’abord elle a été intriguée par le nombre de génuflexions effectuées durant la messe, sans en comprendre forcément le sens.
On se met à genoux en joignant les deux mains, on se relève, on se met à genoux en joignant les deux mains, on se relève… c’en devenait pénible à la fin, nous dit-elle !
A un moment, elle a vu toutes les femmes se couvrir la tête d’un châle et lorsqu’elle a demandé pourquoi, on lui a répondu que c’était pour faire comme la vierge qui était voilée.
Je vous laisse imaginer son étonnement, elle leur a même rétorqué que d’habitude ce sont les musulmanes qui se voilent, pas les catholiques !
On est bien d’accord que jusqu’à preuve du contraire, personne n’a pu apporter un quelconque cliché d’époque attestant du port du voile par la vierge Marie…
Élevée dans une famille non religieuse, pour sa part, elle était aussi intriguée de voir ces mêmes familles catholiques pratiquer la puja du vendredi.
Avec force d’encens, fleurs et mets sucrés, ils honoraient en famille leurs ancêtres et leurs dieux selon le rite hindou.
Peut-être, nous disait cette jeune femme, que c’est parce que l’hindouisme est antérieur, dans ce pays, au religions apportées par les missionnaires et autres colons.
A ce propos, j’ai eu le plaisir de converser avec une autre jeune femme indienne ayant voyagé et étudié à l’étranger.
Elle déteste ce cliché du white savior qui perdure encore, le sauveur blanc, venu imposer sa science, son mode de vie, sa culture et sa religion aux sauvages locaux, tels qu’ils étaient décrits alors.
Je me disais qu’elle était largement plus ouverte, plus cultivée et instruite que nombre de jeunes personnes d’Europe ou d’Amérique, par exemple, qui n’ont même jamais changé de continent.
Les mythes ont la vie dure, combien de temps faudra t-il encore pour que cesse cet infâme et humiliant discours issu de la colonisation réduisant les locaux à « ces pauvres indiens » ?
A croire qu’il faille attendre que celles et ceux né·e·s avant la fin de la décolonisation en Inde, passent l’arme à gauche pour que se taise à jamais cet honteux discours.
Ça me rappelle un peu l’héritage que nos parents nous ont transmis avec son lot de peurs et d’horreurs, issues de ce qu’ils avaient vécu pendant la dernière guerre.
C’est une chance et un grand bonheur que ma génération en soit délivrée après avoir été le dernier maillon à entendre ces abominables récits, au point que j’en aie été traumatisée enfant.
Heureusement, jamais mes kids n’y auront été exposés comme témoins directs, même auditifs.
Plus jamais ça.
Bien à vous,
Isabelle