« Putain lâche-moi la grappe »
28/03/2018 Bonjour à toutes et à tous,
Qui dit touriste à l’étranger dit cible des hordes de vendeurs à la sauvette.
Surtout quand tu n’es pas couleur locale, c’est à dire brun·e à la peau brune.
C’est là que tu te rends compte comment la différence opère dans le regard des autres.
Bon, sauf qu’en Inde, c’est le contraire qui se passe, les indien·ne·s sont ravi·e·s de venir à ta rencontre pour savoir de quel pays tu viens.
Je crois qu’avec mes amies nous avons du faire le tour des réseaux sociaux du Jharkhand, voire de l’Inde, tant nous avons été assaillies par les demandes de selfies.
Jamais du en faire autant de ma vie !
Avec le bébé, avec la femme, avec le cousin, avec la grand-mère, avec le grand-père, avec les copains, avec les copines… avec l’intéréssé·e aussi bien sûr 🙂
Ok, la France ça leur parle autant que vous le Jharkhand, sauf si vous y êtes allé·e·s…
Mais comme les journaux locaux avaient relayé notre passage dans les villages tribaux, photos à l’appui, des gens nous ont carrément reconnues dans la rue, un moment de célébrité assez étonnant 🙂
Bon d’accord, pas autant en arrivant à Varanasi, dans l’Uttar Pradesh, alors que nous succédions de peu à la venue… du Président français Emmanuel Macron 😉
Les ghats avaient été soigneusement débarrassés de leurs ordures, les berges du Gange ratissées, et même des poubelles en inox flambant neuf trônaient sur les marches, du jamais vu pour les habitué·e·s des lieux !
Lorsque Manu a pris le bateau avec Modi main dans la main, on s’est quand même demandé où était passée Brigitte qui n’accompagnait aucunement Monsieur à la cérémonie ?
Pas tant de frasques lorsque le Président allemand, Frank-Walter Steinmeier, est venu fouler le sol de Varanasi à son tour, une semaine plus tard.
Chance, le grand ménage avait déjà été fait…
Petite anecdote mais de taille, Emmanuel Macron est venu en Inde pour vendre 6 réacteurs nucléaires de type EPR, et le président allemand a des projets pour le pays d’investissements dans les énergies renouvelables, tout est dit.
Ce jour-là, à deux doigts de l’immense portrait de Macron et Modi sur les ghats et devant lequel défilaient des moines thaïlandais, j’ai pas pu m’empêcher de rire de bon coeur.
Un nième vendeur indien que je remerciais gentiment d’un signe de la main venait de lâcher soudain et bien distinctement un Putain lâche-moi la grappe p’tit con !
Ah, l’exception culturelle française…
Bien à vous,
Isabelle