« Prendre le taureau par la bourse »
06/01/2015 bonjour à toutes et à tous,
J’ai appris de la bouche d’un agriculteur qui témoignait sur les ondes, quel était le premier point d’attractivité qu’on recherchait dans sa profession.
Et ben je pensais qu’il allait dire aimer la terre, ou les animaux, enfin la culture quoi, ou le soleil ! les récoltes ! enfin une image d’Épinal d’agriculteur épanoui dans sa campagne, quoi !
Oh le choc, quand il a dit ce gros mot de politique… d’économiste… enfin quelque chose à peu près aussi vide d’émotion !
Et là, je me suis dit, c’en est fini du métier d’agriculteur.
Maintenant, c’est un dynamique chef d’entreprise, à la tête d’une ressource qui lui procure des revenus, et qu’il gère à grands coups d’équations et de tableaux Excel derrière son ordinateur…
Ouais, ça me pose problème de ne plus parler de cette terre qui vit, évolue et nourrit la planète quand même.
Enfin tant que ça n’en pose qu’à moi…
Je dis ça parce que les chiffres qui viennent de tomber sont très alarmants mais (presque) personne n’en fait cas !
Ça vous parle si je vous dis que les résolutions du plan Ecophyto 2018, fixées lors du Grenelle de l’environnement sont tombées à l’eau ?
Pffff… pas grave, juste qu’au lieu de réduire de moitié en 10 ans l’utilisation de produits phytosanitaires comme préconisé, leur utilisation a augmenté de 5% en moyenne entre 2009 et 2013 et de 9,2% entre 2012 et 2013, rapport du Ministère de l’Agriculture !
Au cours de la campagne 2012 (2011 pour la pomme), 98 % des arboriculteurs indiquent avoir traité leur verger.
Parmi les cinq espèces fruitières considérées dans ce dossier (pomme, pêche, prune, abricot, cerise), la pomme est le fruit qui reçoit le plus de traitements phytosanitaires : 35,1 en moyenne. Avec 19,2 traitements, la pêche arrive en deuxième position. La cerise, la prune et l’abricot forment un groupe relativement homogène avec en moyenne de 8,5 à 11,8 traitements… Cultures fruitières P.9 Ecophyto, note de suivi 2014.
Bon, ben reste une solution : prendre le taureau par la bourse et faire payer les empoisonneurs qui se foutent de détruire la planète et ses habitants.
Y’a quand même quelque chose qui me tracasse.
On traite plus pour produire plus, pour avoir de meilleurs rendements, c’est bien ça ?
Mais pendant ce temps là, 21% de nos achats finissent à la poubelle.
Donc si j’ai bien compris, on produit plus pour jeter plus…
Heureusement, j’ai trouvé des gens qui proposent quelque chose d’intelligent, allez plutôt voir par là :
#Aujourdhui on trouve les GC dans 350 @franprix 274 @Monoprix 261 #Leclerc et 150 autres #pdvhttp://t.co/mWZRCwp15ipic.twitter.com/F1qYIoPotQ
— Les Gueules Cassées® (@GueulesCassees) 25 Décembre 2014
Un dernier point, et non des moindres.
En tous cas, vous avez entendu comme moi : pour 2 personnes sur 3 qui développent un cancer, c’est avant tout… la faute à pas de chance, selon une étude américaine.
Ouf, les pesticides, insecticides, fongicides, herbicides, et autres poisons ont encore de beaux jours devant eux !
Allez, je vous la donne la répartie de monsieur l’agriculteur du début de Petite chronique : Le premier point d’attractivité recherché dans le métier d’agriculteur, c’est donc comme pour tout le monde… la stabilité des revenus.
Vous croyiez quoi, vous autres ???
Bien à vous,
Isabelle