« Première piqûre de scorpion »
07/06/2024 Bonjour à toutes et à tous,
S’il faut un début à tout, je me serais bien passée de cette première piqûre de scorpion, alors que je prenais beaucoup de précautions afin d’y échapper.
Surtout quand l’action se passe un soir en Inde, à 23:30, évidemment, dans l’isolement le plus total, entendez celui de ma maison.
Même si j’avais un tant soit peu sympathisé avec mon voisinage, jamais je n’aurais réveillé qui que ce soit à cette heure-ci.
Lorsque j’ai fouillé le sol pour réintégrer mes sandales, l’effet cuisant ressenti n’était pas celui recherché, en retirant mon pied du rouleau de massage en bois.
La double piqûre qui n’avait rien de déjà connu m’a poussée à me pencher sous la table pour comprendre ce qu’il s’y passait.
Et là, armée de ma lampe torche, j’ai immédiatement identifié la bête au noir luisant, la queue déroulée, tout dard en l’air.
Bon, première chose, comme pour les morsures de serpents, pas de panique, ça diffuse le poison.
Ma pharmacie maison se réduisant à peu de chose, c’est à dire de l’huile essentielle de lavande, de cannelle et de citronnelle, fallait que je m’adapte.
J’ai donc procédé comme pour les piqûres de guêpe ou d’abeille en France, on approche un bâton d’encens allumé au plus près de la plaie pour neutraliser le venin.
Au bout d’un moment, j’ai effectivement vu bien nettement se dessiner les lèvres des plaies, donc je pense que l’action de la chaleur a agi.
Comme j’avais pris mon repas du soir un peu plus tôt, la digestion s’est est trouvée quelque peu ralentie.
Bien évidemment, mon corps avait de l’énergie à dépenser ailleurs.
Je me suis alors allongée après avoir enduit mon pied d’huile essentielle de lavande, et a commencé une très longue et pénible nuit.
Comme d’hab, j’avais informé mes proches, qu’ils s’inquiètent au cas où je ne donne plus de nouvelles le lendemain !
Alors pour celles et ceux qui n’en ont pas fait l’expérience, la douleur d’une piqûre de scorpion n’est semblable à rien de tout ce que j’avais déjà expérimenté.
D’abord, j’ai eu l’impression que ma jambe était prolongée par un pied complètement anesthesié, avec des picotements de partout.
Ensuite, toute la nuit, j’ai nettement senti la propagation des toxines par cercles concentriques qui venaient me secouer les nerfs du pied, un peu à la manière d’une décharge électrique.
Pas commode pour dormir, par contre, surtout quand on ne peut poser son pied nulle part parce que tout contact active la douleur.
A un moment, j’ai aussi confectionné un cataplasme de miel, déjà testé avec de très bons résultats à la clé dans d’autres circonstances.
Enfin bref, je me suis relevée quelques fois pour boire et informer accessoirement mes proches, à l’occasion, que j’étais toujours en vie !
Un peu plus tard que d’habitude, et pour cause, le matin, j’ai finalement ouvert les yeux et constaté que mon pied était toujours ankylosé, pas de chance.
Comme la faim commençait à se faire sentir, en début d’après-midi, vu que j’étais à jeun depuis la veille, l’envie de manger des bananes bien mûres me prit.
Dans la matinée il m’avait bien fallu aller retirer ma commande d’oeufs, de produits laitiers et autres denrées que la ferme avait livrées, dont des bananes.
Grand mal m’en prit, mon organisme n’ayant toujours fini de traiter les piqûres de scorpion, mes petites bananes si appétissantes ressortirent immédiatement de mon estomac…
Restée allongée toute la journée, ce repos, entrecoupé de siestes m’a fait le plus grand bien.
Ce n’est que le surlendemain, après une bonne nuit, que tout est rentré dans l’ordre, avec appétit au rendez-vous, et fin de la douleur.
J’ai repris la marche le matin-même pour tester la mécanique, elle tournait comme une horloge.
L’incident était clos, j’étais prête pour de nouvelles aventures.
Bien à vous,
Isabelle