« Pourquoi je hais les corbeaux »
05/12/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Je vais vous raconter pourquoi je hais les corbeaux depuis cet après-midi, après les avoir vus passer à l’acte.
J’étais donc dans la cuisine, ma noix de coco à la main, prête à aller la fracasser sur l’un des piliers de granit au bout du jardin lorsque des cris d’oiseaux ont retenti.
Oui, ça m’arrive régulièrement ce genre de situation, et je suis particulièrement sensible à certains de leurs cris lorsqu’ils diffèrent de ce que j’entends ordinairement.
Là, il se passait un truc pas normal, aucun doute là-dessus.
J’ai posé de suite la coco et me suis pointée sur le petit perron derrière la maison.
Levant la tête, j’ai nettement distingué trois corbeaux qui tenaient fermement dans leurs pattes un quatrième oiseau, violemment agressé à coups de becs.
Un autre corbeau se tenait à distance, perché ailleurs, mais commentant tout aussi bruyamment.
Mon réflexe fut de taper plusieurs fois dans mes mains, ce qui mit les agresseurs en fuite.
Cependant, je vis très bien leur victime chuter, et je partis alors à sa recherche, soudain prise de remords.
Je n’allais pas la laisser ainsi, et si des fois elle avait besoin d’aide ?
Alors que je ne voyais rien au sol, j’aperçus le pauvre oiseau au-dessus de ma tête, pendant dans le vide, une pâte coincée à la fourche de deux branches.
Il me fallut trouver un bâton assez long pour atteindre l’oiseau et le soulever afin qu’il dégageât sa patte.
L’opération réussit et la pauvre bête roula au sol.
Malheureusement, il ne décolla pas illico, et cela m’inquièta davantage.
Je l’attrapais et décidais de le mettre hors de danger, en hauteur sur une branche, mais de l’autre côté de la maison.
Mais à peine venais-je de tourner les talons qu’il avait déjà chuté dans les feuilles jonchant le sol.
Ne me restait plus que la solution de le laisser à l’intérieur, tranquillement posé dans un petit carton placé à l’obscurité.
Auparavant, je m’étais bien assurée qu’il n’avait aucune blessure apparente, aucun saignement.
Mais malgré tout, ses griffes restaient crochetées et il ne se tenait pas sur ses pattes.
Tout en l’observant, je remarquais que sa tête commençait à tomber en avant et qu’il faisait de gros efforts pour la redresser, celle-ci gardant même une position figée en arrière du cou.
Cela ne me sembla pas être bon signe.
Effectivement, peu de temps après, il était raide et froid.
Je l’ai enterré le lendemain dans mon jardin, pour qu’il repose en paix, tout près de mon avocatier.
Bien à vous,
Isabelle