« Pour l’instant je révise m’man »
07/10/2015 Bonjour à toutes et à tous,
« Pour l’instant, je révise m’man, j’le ferai après… »
Ça m’a paru tellement bizarre de l’entendre répondre ça.
D’ailleurs, était-ce une phrase déjà sortie une fois de sa bouche ?
J’étais plutôt habituée à… Il me pète les c…… ce con !
Ou à… Elle me prend la tête cette p… !
Faut dire qu’il en a fait des détours avant de trouver sa voie 🙁
Et épuisé sa mère.
Ta mère ! Oui je connais…
En maternelle déjà, il se faisait tirer les bretelles parce que siffler en classe ça ne se fait pas.
« Ben c’est parce que je suis heureux Madame !… »
L’argument avait tant plu à la maîtresse qu’elle me l’avait même rapporté 😉
Mais charmeur ou pas, on ne siffle pas en classe.
De même que sous le bureau on ne quitte pas ses chaussettes.
Et encore moins ses chaussures même qu’elles sont mouillées.
Ça lui a valu une dizaine de paires de chaussettes à dessiner et colorier différemment en guise de punition.
Et des cris et des gémissements jusqu’au lendemain 🙁
Bon sauf que là je me suis énervée à mon tour.
Parce que je ne payais pas une école d’art mais des cours en primaire…
Nouvelle prise de tête une autre fois, avec sa coupe de cheveux, justement.
Ça aurait pu me mettre la puce à l’oreille cette affaire, à l’époque.
Alors non seulement je devais signer et approuver les heures de colle.
Mais de plus, il devait se relooker avant de rentrer en classe…
Sauf que ça ne l’empêchait pas de persister les jours suivants !
J’ai du en lâcher encore des menaces là, et des paires de claques, façon de parler, quoi que…
Et puis, et puis, mon sportif en herbe qui arrêtait les buts dans les cages de foot avec des gants de ski s’est révélé très doué.
Si si, je l’ai fait, je trouvais que ça faisait bien l’affaire pour débuter, des gants de ski recyclés.
Je vous rassure, quand il a été détecté pour entrer en section sport étude de foot, j’ai acheté la vraie tenue de gardien 🙂
Et puis ça a viré au vinaigre une fois de plus.
Là, j’ai eu beaucoup d’inquiétudes du côté encadrement de l’internat et compétence de l’équipe éducative…
Pour l’instant je révise m’man n’était pas de circonstance…
A peine un trimestre démarré, voilà que je rapatriais en catastrophe mon footballeur en herbe.
Direction une structure scolaire normalement gérée, après trois semaines d’arrêt maladie.
Mes doutes furent confirmés quand l’inspection académique ferma la section sport-étude de foot dudit établissement.
Juste l’année suivante, tiens donc…
Vinrent ensuite les années lycée, et cette fois ce furent les voies du son et de la régie qui s’ouvrirent à lui.
Mais aussi celles des prises de tête avec les profs, les CPE et le proviseur.
Sauf quand il était dans les coulisses du café-théâtre, où là tout se passait merveilleusement bien.
Au terme de ces trois années, nous fîmes un aller-retour au Puy en Velay.
Ce qui nous prit une demi-journée et autant pour le retour, en plein mois de Février, en pleine tempête, et à 20 km/h…
J’ai du ensuite sans doute prendre une autre crise de nerf.
Quand il annonça, malgré mes avertissements et menaces préalables, que ce n’était pas (vraiment) cette option qui l’intéressait.
Au juste, qu’est ce qui l’intéressait à l’époque (et toujours du reste) à part composer sur son clavier ce qui s’appelle de la MAO ???
Mais l’apothéose arriva avec la fin de l’année scolaire, quand il… rata son Bac.
Non sans avoir crânement annoncé quelques mois auparavant Franchement faut vraiment être nul pour rater son Bac.
Tu l’as dit bouffi.
Ça réglait en tous cas le problème de la poursuite des études 🙂
Pour l’instant je révise m’man n’était toujours pas au rendez-vous…
Ensuite, il a profité de ses vacances bien méritées !
Enfin les vacances, c’est quand on est à l’école, en principe.
Après, ce fut avec une joie non feinte qu’il rejoignit ENFIN le monde du travail.
Rayon des… yahourts à Leclerc 🙂
Et puis celui de l’audiovisuel dans une autre grande surface.
De la caisse ailleurs encore, des fruits, des légumes, du fromage, etc, etc…
Celui lui laissa tout de même deux mois pleins pour réviser son Bac, l’année suivante.
« Franchement, de nous tous, y’a que toi qui l’a pas, tu nous fous la honte ! » lui avait même balancé un de ses frères…
Et de le réussir, le débat était clos.
Au bout d’un certain temps, se posa un autre problème.
A savoir s’il avait vraiment envie de passer sa vie à découper des tranches de Brie ou de Saint Paulin, 25 h hebdo et 6 jours/7 ?
Un doute m’habite aurait dit un certain Desproges…
Parce que parallèlement, il continuait à s’équiper de tondeuses de plus en plus performantes sur des sites professionnels.
Pour réussir les coupes les plus stylées qu’il réalisait sur famille et amis sans interruption.
Il avait même passé un entretien dans une école de coiffure, et son dossier était en attente de confirmation.
Soudain, il changea d’avis, annonçant brutalement qu’il allait, oui, reprendre des études, mais… dans la vente !
C’était sans compter sur le hasard qui fait souvent bien les choses à notre place 🙂
Et le glissa une nouvelle fois dans la peau de régisseur, pour une troupe de théâtre amateur qui sollicitait ses services occasionnellement.
La troupe répétait donc ce jour-là chez l’un des comédiens.
Le destin bascula à ce moment précis, sans qu’il n’en sût rien, quand il exprima timidement son désir de changer de crèmerie.
Afin de s’orienter vers un métier plus passionnant…
Pour le professionnel de la coiffure qui habitait ces lieux, l’intuition fut immédiate et sans appel !
Après quelques hésitations certainement liées à l’émotion, un certain jour de juillet 2015, il poussa enfin la porte du salon de coiffure.
Il vécut sans doute là l’une des plus grandes joies de sa vie.
Depuis, il panache le bonheur en alternant les semaines à l’école avec les semaines au salon.
Quant au Bac, il fut question de lui une fois encore, mais pour la bonne cause.
Celui-ci lui épargnerait tous les cours de matière générale et réduirait le nombre d’années d’études 🙂
Il dit envisager la suite avec une formation dans un établissement branché de Rotterdam.
Pour concrétiser son rêve de coiffeur et barbier homme.
Tention les yeux ! la Pompadour est de retour, vous savez, la coiffure d’Elvis relookée 2015 !
Et si l’aventure vous tente pour une coupe homme ou femme, je me ferai un plaisir de vous envoyer au salon 😉
Bien à vous,
Isabelle