« Pierre Rabhi persiste et signe »
02/09/2017 Bonjour à toutes et à tous,
55 ans après son installation dans la ferme ardéchoise, Pierre Rabhi persiste et signe, comme il le dit lui-même, d’une voix douce et déterminée.
Oui, il est content de son chemin, n’y changerait rien et ne regrette rien non plus.
Pourtant, comme tout parent engagé dans une démarche familiale « alternative », il s’est demandé avec sa femme, si un jour leurs enfants n’allaient pas leur faire un procès…
Ou s’il ne menait pas sa famille dans une impasse en expérimentant, dès 1961, une forme d’agriculture pionnière à l’époque ?
Mais au contraire, ses enfants ont été très satisfaits de leur expérience de vie à la ferme, d’être en contact avec les animaux.
Et de jouir de la beauté – ce droit fondamental – de la nature environnante.
Ainsi la communauté familiale est elle-même fidèle à l’image du mouvement Colibris dont il est l’initiateur.
Chacun-e est impliqué et prend sa part à son niveau, là réside tout l’équilibre.
Comme pour chaque être qui reprend le contrôle de sa cadence, de son équilibre mis à mal par la standardisation des besoins ou la mise en conformité de la pensée.
Pour chaque être qui donne place dans sa vie à la créativité, à sa libre initiative, et part rechercher, en lui, la rareté détruite par une banalisation à outrance.
Et moi, suis-je dans l’amour ?
En quoi suis-je utile ?
Suis-je cohérent-e avec moi-même ?
De la monoculture intellectuelle à la monoculture agricole il n’y a qu’un pas.
Fini le temps où le corps cheminait au rythme de son pas ou de celui de son cheval.
Maintenant on se déplace de plus en plus vite, les cadences s’accélèrent de partout, les productions augmentent… et la planète s’effondre sous le poids de l’hyperconsommation.
J’ai remis à Pierre Rabhi un petit sac en tissu provençal jaune et bleu, contenant une poignée de noyaux de pêche, issus de mon précieux jardin.
Geste symbolique pour que la vie continue, désormais entre ses mains, et qu’il en prenne soin, quoi qu’il arrive.
Et je lui suis très reconnaissance d’avoir accepté d’accomplir un geste sans doute unique dans sa vie, en dédicaçant un livre à titre posthume pour la bénéficiaire.
La bible de maman s’appelait Vers la sobriété heureuse…
Bien à vous,
Isabelle