« Personne pour l’écouter »
08/12/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Il me dit qu’il avait été vraiment mal, dans l’incapacité même de rencontrer du monde, tellement qu’il ne trouvait personne pour l’écouter.
Son histoire était tiraillée entre deux continents, mais c’est dans un troisième qu’il sentait trouver un point d’ancrage.
Il était de même tiraillé entre deux histoires, celle de sa mère qui lui reprochait son absence et celle de son père qui contribuait à un génocide, quelque part ailleurs.
Je lui ai alors soufflé la petite phrase magique qui, soudain, délivre du poids du passé tous les enfants cabossés.
De ceux qui, grandissant au sein de familles dysfonctionnelles ont subi tant de violences.
Aucun enfant, quelque soit son âge, n’est responsable de ses parents et de leurs choix.
Cela leur appartient, aucun enfant ne doit en ressentir honte, gêne, ou une quelconque culpabilité.
Il semble que c’est ce qu’il avait besoin d’entendre.
D’autant plus que oui, quoi qu’il arrive, on est toujours seul face à son vécu, face à sa famille, face à la vie.
De la même façon pour avancer, c’est un long travail solitaire, qui peut, heureusement, être efficacement soutenu et accompagné par des thérapeutes professionnel·le·s et compétent·e·s.
Mais ne sommes-nous pas ici, à Auroville, justement pour faire ce travail d’évolution, se délestant d’un trop lourd passé pour certain·e·s ?
Ce lâcher prise qui permet d’avancer est accessible à toutes et à tous, n’est-il pas avant tout une question de choix lui aussi, et il nous appartient.
En cela, on ne peut que se réjouir de vivre à cet endroit si particulier où un travail a déjà été effectué pour évoluer positivement.
Oui c’est dur, et cela demande un effort soutenu, mais à quoi bon continuer à vivre petitement quand on a la promesse d’accéder à une dimension bien plus élevée ?
Chacun·e peut prendre la décision de vivre les expériences qui lui correspondent… ou pas.
Bien à vous,
Isabelle