« Pas de carte pour toi cette année »
28/05/2017 Bonjour à toutes et à tous,
2016, 2015, 2014… 2000… 1990… 1980… pas une de passée sans que je te l’offre, au moins depuis que je sais écrire !
Mais il n’y aura pas de carte pour toi cette année.
Au printemps, j’ai posé sur ma fenêtre une belle potée de pensées jaune et violettes comme tu les aimais.
Tu sais, comme ta tombe est loin à fleurir, alors…
Ma pensée est à toi dès je les regarde 😉
Déjà, dans le jardin, la touffe de beaux trèfles roses s’ouvre et se ferme au rythme du soleil.
C’est en souvenir de toi que j’en ai offert une bouture à mon amie, pour la planter dans ses massifs, en Allemagne.
Je suis sûre que tu aurais adoré l’idée de partager avec elle.
Tu vois, je ne manque jamais une occasion de t’associer à ce que je découvre ici ou ailleurs 😉
C’est notre façon de continuer à communiquer, sans parole, sans regard, sans lettre.
Bizarre de penser Fête des Mères sans toi.
On s’arrangeait toujours pour être auprès de toi avec les kids, même un peu avant ou un peu après la date.
A part ça, écoute, ici ça suit son train-train.
J. est impatient de repartir en Inde, dès que son visa sera validé, en fait.
Je l’envie…
Tiens justement avec J. et M., nous nous sommes retrouvés hier, en début d’après-midi, et ils m’ont proposé de grignoter ensemble.
Ben oui, tu sais bien comment ils sont les djeuns, on va pas se casser la tête hein m’man !
Nous nous sommes assis bien au frais pour papoter sous les arbres, le temps que le livreur arrive, 30 mn c’était marqué sur l’appli.
Tout en remarquant que d’ici on le ne verrait pas bien arriver, mais à trois, quand même, on ne pouvait pas le rater.
Puis la conversation a repris.
« – Oh, tu sais, m’man ce matin elle me dit, bon, y’a pas de place dans le parking du métro, alors on va se rapprocher un peu en voiture et aller au salon à pied, c’est pas loin.
– Et ?
– Ah ben non, c’était pas loin, hein, au retour, j’ai regardé sur mon téléphone, on a fait 6 BORNES à pied, s’te plaît !!!
– Pfff…
– Surtout qu’en arrivant, E. nous a demandé pourquoi on n’était pas venus se garer devant le salon :(«
Tout à coup, on a vu un homme dans l’angle de la rue passer avec un sac papier à l’enseigne du restaurant japonais.
« – Tiens, y’en a un qui sort de chez eux avec sa commande, il va manger lui… a dit M. avec une moue d’impatience.
– Vous pensez pas que c’est le livreur ? j’ai dit…
– Ben, non, il est pas en tenue.
– Au fait, t’as écrit quoi comme adresse pour la livraison ?
– Ben… celle de M. que tu m’as donnée…
– Ah mais j’ai pas vérifié le numéro de la rue, moi, j’ai dit au pif !
– Ah merde… »
Ils ont bondi d’un coup.
Effectivement, l’homme cherchait un numéro 8, comme indiqué dans la commande.
Qu’il ne trouvait pas, parce… qu’il n’existe pas 🙁
Ensuite, on est partis à la recherche d’un coin sympa à l’ombre pour poser nos plateaux repas.
» – Non au soleil, j’aime mieux moi !
– Oui, ben alors avec des arbres aussi parce que maman et moi, on craint, hein…
– Ok, alors on descend au bord de l’eau, regardez c’est plat là-bas… »
Oui, c’était plat, là-bas, et plein de crottes de chiens, et en plein soleil, et rien pour s’asseoir.
Alors on est revenu sur nos pas, sous le soleil, on a mangé dans les barquettes en plastique à califourchon sur les murs du quais, sous l’ombre des platanes et sous le nez des voitures.
« Et ben voilà, t’es contente, hein m’man ? C’était même pas prévu et on a improvisé ton repas de Fête des Mères ! »
Bien à vous,
Isabelle