« Parler de nos petits-enfants »
25/03/2023 Bonjour à toutes et à tous,
Salut, tu vas bien ? demande t-elle.
Oui, bien et vous, répond t-il.
On était en train de parler de nos petits-enfants, poursuit-elle.
Ah oui, alors, vous leur racontez quoi ?…
Clic. Fin de la conversation.
En fait, ils ne racontent… rien à leurs petits-enfants.
Lui, il est grand-père deux fois, depuis exactement 18 et 14 ans.
Ses petits enfants l’appellent papi, même que ça lui fait bizarre.
Quand il les voit, un ou deux week-end par an, ils n’échangent que des banalités.
Elle dit que c’est étrange qu’à leur âge ils n’aient pas eu envie d’en savoir plus sur ce grand-père exilé dans le Sud de l’Inde.
Ni même manifesté l’envie de lui rendre visite.
Il a effacé ça de sa mémoire, comme il dit, ça ressemble à une longue histoire un peu pénible.
Elle dit aussi que l’éloignement éponge le manque de quelque chose qui n’a jamais existé, en fait.
Ils ont évoqué ensemble l’exemple d’amis communs qui vont partir en France, justement rendre visite à leurs petits-enfants.
Dans ce couple, le grand-père n’a jamais pu se faire aux règles imposées par le jeune ménage de leur enfant.
L’aïeul avait donc décidé qu’il n’irait plus, ne sentant aucune attirance pour ses petits-enfants, sans doute à cause d’une situation trop contraignante.
Pourtant il sera à nouveau du voyage.
La grand-mère, elle, s’est beaucoup investie, se pliant à tant de choses pour arriver à se faire une place.
Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne souffre pas.
S’ils et elles avaient su qu’un jour leurs doux rêves idéalisés de grands-pères et grands-mères seraient rangés aux oubliettes…
Bon, ceci dit, tous les protagonistes de cette histoire sont toujours bel et bien encore en vie, quoique d’âges différents.
Alors souhaitons leur que les choses puissent évoluer et les générations se rencontrer.
Bien à vous,
Isabelle