« Par solidarité avec mon collègue »
05/09/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Par solidarité avec mon collègue, je quitterai mes fonctions à l’épicerie communautaire s’il n’est pas réintégré à son poste de manager.
C’est dit et redit par deux fois aujourd’hui aux personnes concernées avec lesquelles je travaille, de loin et de près.
La nouvelle est tombée comme un couperet, je l’ai lue de mes propres yeux.
Il a été éjecté de son poste comme un malpropre, sans aucune justification, sans plus d’accès à aucun document professionnel, et tous ses mots de passe modifiés.
Remplacé au pied levé par un autre résident, un local du coup, qui s’est attelé à poursuivre la tâche sans autre forme de procès.
C’est donc ça l’esprit d’Auroville, la solidarité entre membres d’une même famille, revendiquant les mêmes valeurs de soutien, de fraternité et de sororité entre toutes et tous.
Alors oui, ma décision est sans appel.
Nous avons ici constitué une team à l’efficacité prouvée, avançant à taton contre vents et marées, souvent sans moyens et sans aides, juste avec l’ambition d’offrir le meilleur service à la communauté.
Nous avons déployé des trésors d’ingéniosité pour contourner les obstacles, travaillant toujours à l’économie pour ne pas gaspiller les ressources de la communauté.
Toutes nos intentions, toute notre énergie ont été focalisées sur ce mot : servir.
D’autres vont sans doute venir pour se servir, la nuance est de taille, mais pas saisie par tout le monde…
Je suis trop intègre pour être complice de ce genre de cupidité doublée du culte de l’ego.
S’il en était ainsi, ma place ne serait pas à Auroville, il y a déjà le même spectacle dans le monde d’où je viens.
Auroville, mon dieu, quel spectacle navrant depuis qu’une trentaine de personnes psychologiquement instables font régner la peur.
De partout, la hiérarchie alliée au pouvoir, et le chantage suivi de menaces pleuvent prétendument au nom de la Vérité.
La corruption, l’ambition personnelle, l’appât du gain ne sont évoqués nulle part mais bien trop criants d’injustices, bien trop flagrants, pour que cela ne saute pas immédiatement aux yeux.
Alors oui, la route est longue pour arriver à la transformation.
Raison de plus pour ne pas s’attarder davantage dans des conflits qui ne trouveront point d’issues tant que l’Homme n’aura pas fini de lutter contre lui-même.
Bien à vous,
Isabelle
