« Par peur du loup on finit mouton »
29/04/2017 Bonjour à toutes et à tous,
La période électorale m’inspire… des histoires de bêtes 🙂
La première, d’origine grecque, je ne vous la raconte pas, on la connaît depuis l’enfance, c’est le garçon qui criait toujours au loup…
A force d’agiter le spectre du loup, les brebis (égarées) vont-elles finir par le trouver ?
Le chien aboie, la caravane passe, est la deuxième image, d’inspiration turque, qui me vient à l’esprit.
Etes-vous chien jappant ou caravane impassible ?
L’électorat du vote utile, qui consiste à donner sa voix à un-e candidat-e non POUR ses idées, mais CONTRE celles d’un-e autre, pense t-il un jour être entendu par l’élu-e sortant-e ?
La troisième est rabelaisienne, et m’évoque les moutons de Panurge.
A trop suivre le troupeau, par peur du loup on finit mouton, et là c’est la noyade garantie 🙁
Est-ce pire que de finir au pas de l’oie ?
L’avant-dernière histoire, est issue de la culture amérindienne.
En chacun de nous, il y a un combat intérieur qui se tient entre deux loups, raconte un vieil indien à un enfant.
L’un est ténébreux, chargé de colère, d’envie, de chagrin, de regret, d’avidité, d’arrogance, de jalousie, de culpabilité, de ressentiment, de mensonges, d’orgueil et d’ego.
L’autre est lumineux, chargé de joie, de paix, d’amour, d’espoir, de sérénité, d’humilité, de gentillesse, de bienveillance, d’empathie, de générosité, de vérité, de compassion et de foi.
Et quel est le loup qui gagne ? demande l’enfant.
Celui que tu nourris, répond l’ancêtre.
La dernière histoire est celle qui devrait relier chacun-e de nous avec elle et lui-même et aux autres.
A l’exemple des colibris, faire sa part, c’est ce qui devrait toutes et tous nous animer positivement.
« Depuis quelques années, une lame de fond traverse la société sans qu’elle en soit elle-même consciente.
Des milliers de personnes, aux quatre coins du monde, se mettent à penser, à agir, à créer, à échanger, bref, à vivre différemment.
Ils aspirent à se réaliser plutôt qu’à faire carrière, se soucient des autres, de la nature, cherchent à résoudre leurs problèmes personnels pour améliorer la société, sont non-violents, pensent le monde comme un tout et plus comme un puzzle morcelé, aiment les cultures et les échanges, veulent prendre le temps de vivre et ne sont plus prêts à sacrifier leur famille, leur santé, pour gagner leur vie à tout prix, préfèrent regarder les problèmes comme une occasion de comprendre et de créer du neuf, savent que pour transformer la société il faudra sans doute faire tomber des barrières et apprendre à travailler ensemble, chacun à sa juste place, sentent que féminin et masculin doivent s’équilibrer, imaginent que l’argent pourrait redevenir un moyen d’échanger nos richesses plutôt qu’un instrument de pouvoir et de domination, rêvent et agissent, s’insurgent et trouvent des solutions, ne font pas de clivages entre ville et campagne, entre modernité et tradition, mais cherchent à rassembler ce que l’humanité a de meilleur, au profit de tous, se sentent responsables de leur vie et de l’impact qu’ils ont sur le monde, prennent du temps pour aimer, admirer, se relier à eux, aux autres, à la nature et prendre soin de la Vie sous toutes ses formes.
Ces personnes sont comme vous et moi, rien ne les distingue au premier regard.
Certains s’appellent entre eux « colibri » en référence à une courte légende amérindienne qu’ils se répètent de bouche à oreille.
Dans certains endroits, ces colibris se regroupent et développent des trésors d’ingéniosité, inventent de nouvelles façons de vivre ensemble, de communiquer les uns avec les autres, de se nourrir, de construire ou de transformer des villages et des villes, de produire de l’énergie sans épuiser les ressources, d’échanger et de faire commerce sans exploiter qui que ce soit, sans porter atteinte à l’intégrité, à la liberté ou la dignité d’autres personnes, ils offrent une attention immense aux enfants, tâchent de les éduquer sans violence, en relation avec qui ils sont, leurs émotions, leurs talents, expérimentent d’autres façons de prendre des décisions collectivement, cessent de travailler pour vivre mais s’épanouissent dans des activités qui les font vivre, qui ont du sens pour eux et pour la communauté dans laquelle ils grandissent.
Ces colibris sont partout, disséminés dans une société qu’ils ne sentent plus à même de porter l’humanité au XXIème siècle.
Ils sont nombreux, si nombreux qu’ils pourraient sans doute peser sur la transformation du monde, s’ils prenaient conscience de leur nombre et de leur pouvoir.
Regardez bien autour de vous.
Peut-être en connaissez-vous qui se reconnaîtraient en partie dans cette description.
Peut-être même êtes-vous l’un d’entre-eux… »
Bien à vous,
Isabelle