« Oui-je-sais-que-je-ferai-mieux-de »
01/05/2017 Bonjour à toutes et à tous,
Oui-je-sais-que-je-ferai-mieux-de répondre aux appels angoissés qui encombrent mon impassible répondeur téléphonique.
Oui-je-sais-que-je-ferai-mieux-de pleurer sur le sort des poulets élevés en batterie dont ma boîte mail est crépie de fientes.
Oui-je-sais-que-je-ferai-mieux-de réfléchir par deux fois avant d’aller voter, parce que la démocratie française est en danger.
Oui-je-sais-que-je-ferai-mieux-de paniquer face aux menaces de mon bailleur social, ça lui réglerait bien des soucis.
Oui-je-sais-que-je-ferai-mieux-de rembourser ma dette au plus vite, car à vouloir faire valoir mes droits, je n’ai aucune garantie de résultat.
Oui-je-sais-que-je-ferai-mieux-de ne pas faire ma maligne, vu que je ne le suis pas…
Toussa toussa… parce que c’est… IMPORTANT !
Plus important que cette soif de continuer à chanter, à parler, à trinquer avec des ami-e-s, sourde aux lamentations environnantes ?
Plus important que ce besoin de préserver mon petit espace de ciel bleu dans ce cadre tout gris ?
Plus important que ce désir de continuer à rêver, à feuilleter un bouquin, à regarder les fleurs, à caresser des cailloux, loin de l’agitation ambiante ?
Plus important que cette envie de rire aux éclats pour relâcher la pression ?
Et puis je suis allée surfer quelques instants sur le Net, après avoir passé en revue dans ma tête certains auteurs que j’avais lus avec passion, ado, de Castaneda à Kerouac… bouffée d’air frais !
Jusqu’à, dérivant un peu plus, retrouver trace en musique de Michel Corringe, pour celles et ceux qui s’en souviennent, mais est-ce vraiment possible de l’oublier ?
Ce magnifique poète et chanteur, bien sûr, je l’ai rencontré quelque part dans ma période lyonnaise, aux Clochards Célestes par exemple.
Gisant depuis bientôt 16 ans, au cimetière de Charolles.
Peut-être avez-vous aussi grandi dans la poésie d’Henri Tachant ?
Ou de celle d’Aragon dans la bouche de Jacques Bertin ?
Pardon, poésie… vous avez dit ?
Bien à vous,
Isabelle
2 comments
Juste ces quelques lignes de Tagore qui est mon écrivain préféré :
« J’ai baisé ce monde avec mes yeux et avec mes membres. Avec des plis sans nombre, je l’ai enroulé dans mon coeur ; j’ai versé sur ses jours et ses nuits tant de pensées, que le monde et ma vie n’en ont plus fait qu’un – et j’aime ma vie parce que j’adore la lumière du ciel qui est toute en moi. »
Joyeux 1er Mai 2017 !
Ah merci… heureusement qu’il reste des personnes sur terre sensibles à la poésie du monde, j’ai entendu celle parfumée du muguet en ce matin de mai, oui, joyeux premier Mai 2017 à toute la terre !