« On aurait peut-être du enlever nos chaussures »
15/01/2019 Bonjour à toutes et à tous,
Dernier petit tour d’Inde avant les 5:00 de vol qui me porteront ailleurs, surprise…
En raison du passage obligatoire pour tout étranger de franchir les frontières dès lors que votre séjour atteint les 3 mois dans le pays.
Libre à vous de revenir ensuite, mais tout d’abord il faut que votre passeport montre patte blanche au bureau de l’immigration.
Mais pour l’heure, je glousse dans mon coin, calée dans la salle d’attente de la clinique ayurvédique.
Au guichet, un couple de français sans doute nonagénaire essaie de s’adapter à ce qui doit cependant ressembler… au choc de leur vie.
« – Ah, on aurait peut-être du enlever nos chaussures, s’exclame t-elle sans pour autant les retirer.
– Rendez-vous…. vous comprenez rendez-vous ?… prendre rendez-vous ! insiste son mari.
– Vous avez un calendrier ? Pour les dates… »
Aussi, Monsieur s’impatiente, visiblement agacé de ne pas se faire comprendre en français, et surtout à Pondicherry !
Il est vrai qu’aucun guide touristique n’omet de mentionner l’énorme héritage colonial français de la ville ???
Le plus remarquable, au guichet, c’est que la secrétaire indienne ne maîtrise que le tamoul, l’hindi et l’anglais !
Néanmoins, Monsieur récidive.
« – Alors rendez-vous me à tel…
– Ten pas tel, ose glisser sa femme.
– Your name ? Name ?
– Mon nom ? Mon name ?
– Yes Sir 🙂
– Alors B R E double V
– BREW…
– Oui, enfin non ! V et encore V… »
Pardon M. si parfois je manque (un peu) de charité chrétienne.
Surtout quand la dame cherche désespérément à accrocher mon regard d’unique blanche dans la salle, des fois que je sois française…
Désolée, mais les religions c’est contraire à mon éthique.
De plus, l’Inde ça se mérite… ou pas, comprenne qui pourra !
Enfin, tandis que son mari se dépêtre dans une tentative de conversation digne de Tintin au Congo, elle jette un nouveau regard vers le paillasson.
« – On aurait peut-être du enlever nos chaussures…
– Alors sur le calendar… »
Je souris intérieurement d’autant plus que nous venons juste de croiser des Hijras dans les commerces de Pondy.
Enfin, z’êtes pas au bout de vos surprises les amis français en quête d’exotisme 😉
Heureusement qu’ils n’étaient plus dans la salle d’attente tandis qu’on a entendu de grands cris féminins s’échapper d’une des salles de la clinique…
En outre, personne ne semblait s’en inquiéter dans le staff des masseuses et masseurs groupés à l’accueil.
Certes, quelques ricanement un peu gênés dans le rang des hommes.
Mais bientôt le cri bien plus aigu d’un bébé a fusé.
Dès lors, tout laissait supposer que nous étions témoins d’un accouchement 🙂
Bien à vous,
Isabelle