« On a vraiment évité le pire »
17/02/2023 Bonjour à toutes et à tous,
On a vraiment évité le pire et doublement, même.
La première manœuvre pour éviter la catastrophe a été de ne pas nous rendre au concert d’un américain, ici-même à Auroville.
Je nommerai humoristiquement le personnage Haägen Dazs, c’est un petit raccourci qu’a inventé mon cerveau pour mémoriser plus facilement.
En fait, je suis tombée par hasard ; enfin grâce aux bons soins des algorithmes de mes recherches analysés par Google, sur une étonnante vidéo.
Il m’était suggéré un film de près de trois heures, mis en ligne sur YouTube peu de temps auparavant.
Malgré l’heure tardive je dirais presque matinale, intriguée, j’ai poussé la curiosité à décortiquer la chose.
D’abord, une vue aérienne du Matrimandir s’affichait sur l’étiquette de présentation du concert ; très contesté en ces lieux, il faut le préciser.
Ensuite, la vidéo démarrait par une bonne dizaine de minutes à survoler ainsi les jardins alentour.
Puis d’autres images étaient empruntées à une plus ancienne, mais fameuse vidéo, pour présenter l’intérieur du Matrimandir.
Plus les minutes défilaient, plus le montage suintait le mauvais goût.
En fait, je comprendrai après, que derrière toutes les bonnes intentions dont se couvre le bonhomme, tourne une énorme machine financière au marketing bien rodé.
Ce n’est sans doute pas pour rien, soit dit en passant, que Haägen Dazs s’est rendu à deux endroits d’Auroville où le marketing fonctionne également à fond, échange de bons procédés…
Tout de suite après le survol du Matrimandir, est apparu à l’écran une pulpeuse américaine, nappée de rouge flamboyant, des pieds à la tête.
Elle avait beau ramener et ramener encore sa masse de cheveux colorés de part et d’autre de son visage joufflu ; à la manière d’une petite fille coquette, les rides étaient bel et bien là.
Mais à peine eût-elle saisi le micro que j’hallicinais devant le show à l’américaine auquel elle allait se livrer.
Haranguant la foule, elle semblait jubiler d’être soudain sous le feu de tous les regards, oubliant toute honte et ridicule.
En effet, la suite des évènements le confirmera, elle n’avait habitée ni d’élégance ni de retenue, juste d’un ego surdimensionné doublé d’un manque d’intelligence.
Puis ce fut une série de gloussements et de regards entendus lancés entre elle et une personne en charge du spectacle qui fit la suite de la vidéo.
J’ai alors fait défiler la vidéo en accéléré, sélectionnant des séquences, et tombais sur le bouquet.
Alors qu’il avait été porté à la connaissances des personnes assistant au concert que toute danse serait interdite, il en fût tout a fait autrement.
Sur fond de Matrimandir, se découpant dans la nuit, des bandes de groupies essentiellement venues de Goa, se tortillaient sans que personne ne les en empêchat.
Nous apprendrons plus tard, par un communiqué interne, que Haägen Dazs lui-même aurait refusé d’intervenir dans ce sens, contrairement à ses engagements.
Pour la première fois dans l’épais conflit qui divise Auroville, un mea-culpa avait surgi, tout droit sorti de la plume des personnes en charge du lieu dans le cadre du festival.
Elles reconnaissaient explicitement que le Matrimandir, site hautement symbolique, n’aurait jamais dû être souillé par le concert et l’irrespect des valeurs inhérentes au lieu.
On avait vraiment évité le pire et doublement, même… A suivre !
Bien à vous,
Isabelle
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