« Oh ! Happy night ! »
08/07/2013 Bonjour à toutes et à tous,
Ça me fait quand même toujours bizarre de m’asseoir sur ces gradins.
Dire que les romains y ont aussi posé leurs fesses, et ce, à partir de 40-50 environ, après JC…
Nous regardions le soleil décroître lentement hier soir, très lentement avec une belle courbe qui n’en finissait plus.
Et je pensais aux romains à qui s’offrait le même tableau, profitant de ce beau crépuscule, assis sur la pierre chaude du théâtre antique de Vienne, dans l’Isère.
Si les spectacles culturels étaient majoritairement représentés à l’époque, danse, luttes, pantomimes, comédies, c’était aussi un lieu d’expression civique, religieuse et officielle, et des notables offraient aussi des représentations à leurs compatriotes en finançant des troupes de comédiens.
On pouvait y accueillir jusqu’à 13000 personnes contre environ 8000 actuellement.
Hier, le théâtre faisait salle comble, avec la nuit du Gospel à l’affiche du Festival Jazz à Vienne.
En première partie, Don Byron New Gospel Quintet feat. La Velle avec la Chorale entre Ciel et Terre, nous emmenèrent sur les chemins du jazz revisité façon Gospel dans le répertoire actuel de Don Byron.
Le saxophone ténor et la clarinette basse de ce dernier se sont suivis et déchaînés avec virtuosité, complices infatigables d’Emil Spaniy au piano, Brad Jones à la basse, Sangoma Everett à la batterie.
Lavelle McKinnie Duggan, plus connue sous le nom de La Velle, artiste américaine, commence le chant choral à l’âge de 3 ans et étudie le piano dès l’âge de 5 !
Elle entre au Conservatoire National de Chicago à 11 ans, faisant d’elle la plus jeune étudiante du lieu.
Dotée d’une voix exceptionnelle, elle couvre 4 octaves, sa carrière, de classique et lyrique la ramène au Gospel de ses origines.
La Chorale Entre ciel et terre, ensemble Gospel créé en 1997 à Tarare, l’accompagnait lors de la prestation d’hier soir, avec une belle complicité emprunte de sensibilité.
La deuxième partie de spectacle nous réservait encore plus de bonheur !
Iris Stevenson a inspiré le film Sister Act II. Inutile d’en dire plus sur le personnage…
Son histoire y est dépeinte, alors qu’elle envahit le Tribunal de Los Angelès avec 200 choristes en 1991 pour protester contre la suppression de postes de professeurs de musique au Lycée.
Los Angelès Gospel Choir a gagné en popularité suite à ces événements, et nombre de ses membres issus des ghettos de Los Angelés, comme Iris Stevenson elle-même, ont pu ainsi, grâce à la musique, reprendre pied.
Le concert, très visuel aussi, était ponctué d’impressionnantes démonstrations de danse, issues de la tradition du Gumboot, littéralement botte en caoutchouc, exécutées par les chanteurs et les chanteuses.
Les travailleurs noirs des mines d’or d’Afrique du Sud durant l’Apartheid, communiquaient ainsi de façon détournée, à l’aide du martèlement de leurs bottes et de leurs chaînes aux pieds.
Et puis, ponctuellement de jeunes solistes se détachaient de la chorale, certaines n’avaient guère plus d’une dizaine d’année !
C’était simplement…extraordinaire dans la nuit chaude et le silence complet !
De rappels en rappels, de reprises en reprises, la grande dame avait apparemment beaucoup de bonheur à transmettre cette nuit-là.
Quittant même le piano, c’est micro en main qu’elle finit cette happy night pour dialoguer en musique avec le public comblé 🙂
Bien à vous,
Isabelle