« Nature sauvage et comestible »
28/03/2014 Bonjour à toutes et à tous,
Jeudi matin, 8:30, j’essaie de trouver une petite place dans la voiture pour caser mon panier préféré en éclisses de châtaigner, celui des cueillettes !
Faut dire que depuis quelques temps, je transporte pas mal de choses insolites dans mon coffre, entre autre un seau, une perceuse, un marteau, deux trois bouteilles de verres, un sac à dos avec sécateur et Opinel, une cagette pleine de gants, bottes, chaussures de rando et vêtements de chantier…
La saison de transhumance des crapauds à peine terminée, je rejoins avec bonheur Marie-Claire Buffière, cueilleuse-ramasseuse professionnelle, qui, lors de sorties botaniques, partage tout au long de l’année ses connaissances exceptionnelles du règne végétal.
3° m’indique un clignotement sur le tableau de bord alors que j’approche de notre lieu de rendez-vous, la Ferme de la Vieille Route, à la sortie de Chamelet (69).
Après les présentations d’usage entre participants, c’est tournée générale de sève de bouleau pour bien démarrer la matinée, dont c’est justement le thème, ainsi que bourgeons et jeunes pousses.
Présentation ensuite de, et sous l’arbre du jour à l’honneur, le bouleau.
Arbre sacré des amérindiens, symbolisant la sagesse, il marque le début du calendrier celte qui démarrait au solstice de printemps.
Il est également l’arbre emblème du Québec.
La récolte de la sève de bouleau, juste avant l’éclosion des bourgeons, est une tradition vieille de plusieurs siècles que l’on retrouve dans de nombreux pays de l’Est et du nord de l’Europe actuelle, où elle se pratiquait encore abondamment il y peu.
Au Xème siècle, un arabe voyageur et théologien, Ahmad Ibn Fadlan notait déjà que les bulgares riverains de la Volga buvaient de la sève de bouleau.
C’est donc grâce aux enseignements précieux de Marie-Claire que j’ai pu pour la deuxième année procéder à la récolte de sève de bouleau et faire une cure de 3 semaines, très efficace pour rééquilibrer les besoins de l’organisme au sortir de l’hiver.
Attention, ne pas oublier de reboucher le trou fait dans le tronc de l’arbre après prélèvement, sous peine de le réduire à mourir d’épuisement…
La saison bien avancée nous permet d’identifier beaucoup de variétés de plantes mais également les différents arbres en train de bourgeonner, une vraie fête pour les sens !
L’odorant lierre terrestre, de la même famille que thym et romarin, a rejoint mâche et lampsane déjà dans le panier, pour aromatiser un vinaigre délicatement parfumé.
Au passage, rappel sur les qualités culinaires de la benoîte, autre plante très familière qui se consomme cuite et accommodée à la manière des épinards.
C’est aussi le moment de sentir et admirer les prunus en fleurs, et de noter toutes les qualités de cet excellent arbuste, qui de fleurs en fruits fournit une abondante nourriture toute l’année pour oiseaux et insectes, et un usage médicinal précieux pour lutter contre les diarrhées.
Allez, dernière confidence au bord de l’Azergues, il parait que là où sont associés ficaire, anémone et frêne, se plaisent à pousser les morilles…
Bien à vous,
Isabelle