« Name and Shame »
05/07/2023 Bonjour à toutes et à tous,
C’est bien que la honte change de camp.
On appelle ça une action Name and Shame.
« Au Mexique dans 7 cas de divorce sur 10 les pères ne paient pas la pension alimentaire due (pour leurs enfants). Près de 35 millions de mères sont concernées soit 67,5 % des mères célibataires au Mexique. Le 18 juin à l’occasion de la fête des pères des collectifs de mères ont placardé sur les places publiques les photos et les noms « des mauvais payeurs alimentaires », le montant de la dette et un petit résumé du litige. « La honte sociale est plus efficace que la justice » dit Diana Luce, la porte-parole du Front national des mères contre les mauvais payeurs. En France, une pension alimentaire sur trois n’est pas payée. Le délit d’abandon de famille peut s’appliquer à une personne qui ne paye pas la pension alimentaire. Ce délit est passible de 2 ans d’emprisonnement et 15000 € d’amende ». L’important.
Oui, c’est très bien que la honte change enfin de camp face à une justice inefficace pour faire appliquer la loi.
La honte tu connais quand t’es face aux factures à payer pour les écoles, les cantines, les frais médicaux des enfants et que tu sais que la note ne va pas passer.
La honte tu connais quand tu dois choisir entre lui offrir le voyage scolaire ou une paire de pompes neuves.
La honte tu connais parce que chez toi on attend les soldes, pour tout.
La honte tu connais quand tu envoies le chèque le plus tard possible pour régler ton loyer, et que tu refuses obstinément le prélèvement automatique.
La honte tu connais quand il faut passer au guichet des impôts, du service des eaux et des huissiers pour demander à régler en trois chèques parce que tu peux pas en un.
La honte tu connais d’ailleurs à chaque fois parce que tu fais encore des chèques alors qu’autour de toi tout le monde règle en CB.
La honte tu connais aussi quand tu passes en caisse et que la machine rejette ta CB parce que ton compte n’est pas approvisionné.
La honte tu connais quand tu récupères les invendus des rayons fruits et légumes pour transformer le tout en soupes et compotes.
La honte tu connais quand discrètement tu détailles d’abord les prix sur la carte, avant la description des plats.
La honte au quotidien tu connais, tout court, parce qu’il y a abandon du père des enfants à la source du problème.
Bien à vous,
Isabelle
