« Monstre et châteaux hantés »
17/01/2023 Bonjour à toutes et à tous,
Après trois heures de communication téléphonique avec lui, je savais tout, ou presque, du monstre, des châteaux hantés et du train de Harry Potter.
Je savais aussi qu’il avait fait chauffer la Fiat 500 non équipée de pneus neige sur des routes non dégagées par la voirie.
Je savais également qu’il avait failli mourir de faim car ses distances calculées en kilomètres ne correspondaient pas aux miles locaux.
Toujours sur la route, les panneaux indiquaient la vitesse limitée en miles per hour, mais il n’avait pas toujours le temps de s’y conformer.
Je savais même qu’il avait peiné à trouver des toilettes publiques ouvertes dans les rares villages qu’il traversait.
Pour effectuer des achats, il lui fallait convertir chaque pound en euro, et la température s’affichait en degrés Fahrenheit.
C’est comme ça qu’il a su, après conversion, qu’il faisait -3 degrés celsius dehors, la nuit où il a dormi dans sa voiture.
Mais heureusement, pour un si court séjour, son sac à dos était quasiment vide et il avait pu emmener son duvet et une paire de grosses chaussettes.
La malchance pour lui fut de visiter l’Ecosse hors saison et en hiver, mais il s’adapta très vite à la situation, faisant voler son drone au-dessus des ruines sans s’acquitter du prix d’un billet.
A l’affût, prêt à faire le survol du siècle quand le train de Harry Potter s’engagerait sur le viaduc, il attendit un certain temps avant d’apprendre, dépité, que l’exhibition n’avait pas lieu hors saison.
Fermeture annuelle d’Octobre à Mars, l’affaire était réglée, cela lui permit néanmoins d’apprécier beaucoup plus de châteaux en ruines et même de s’adonner, comme d’habitude, à l’urbex.
En explorant un château aussi élégant qu’abandonné, il trouva par hasard un petit souvenir à ramener.
Une tuile intacte, en ardoise taillée, avec une extrémité arrondie et l’autre flanquée d’un trou, avait glissé d’une des tourelles encore debout.
Cela fit son bonheur, tant il admirait dans ce lieu le remarquable travail de la pierre, riche en équilibre de volumes et en détails encore bien visibles.
Quant au monstre du Loch Ness il n’a pas pu pointer son nez pour cause de glace recouvrant tout le lac !
Bien à vous,
Isabelle
