« Mettre un coup de pierre »
14/09/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Donne voir, on va lui mettre un coup de pierre, qu’il disait mon tonton en sortant la pierre à aiguiser de sa poche de pantalon.
J’ai toujours eu des couteaux, aussi longtemps que je m’en souvienne.
Quand on partait voir la grand-mère et le tonton du Jura, deux ou trois fois l’an, c’était un moment magique que de pouvoir lui tendre mon petit couteau.
En moins de deux, il l’avait affûté comme un rasoir.
Je peux vous dire que j’en ai taillé des noisetiers, des écorces de pins et des planches de bois de récupération.
Ah là là, pour qui n’a pas connu ça, un couteau qui coupe, c’est impossible à imaginer.
Pareil en cuisine vous me direz.
J’ai d’ailleurs toujours affûté mes couteaux de cuisine comme on entretient le reste de la vaisselle.
Ici en Inde, j’ai eu la chance un jour de tomber sur une jolie petite meule au grain bien fin, complètement enfouie dans la terre.
Ni une ni deux, je l’ai embarquée, c’était une aubaine inespérée, et depuis elle trône dans ma cuisine.
Alors des fois, je prends mon Opinel, Made in France, je vous prie, et je teste le fil.
Tiens, ça aurait bien besoin d’un petit coup de pierre cette affaire !
Je repense au tonton et à tous mes petits couteaux dont je n’ai plus aucun souvenir, du reste.
Ah si, juste un, au manche en Bakélite rouge qui avait fini par tout se décoller de la ferraille.
On n’avait pas d’Opinel, c’était bien trop cher, ou peut-être juste mon frère aîné, mais après tout, ma soeur et moi n’étions que des filles venues après lui…
Je me souviens aussi que sur la porte de la grange, on faisait des concours de lancer de couteau, chlac !
D’autres fois on se faisait de super arcs avec la ficelle des bottes de foin du tonton.
Aucun risque qu’on se blessât avec un pareil équipement !
En fait, quand je vois tout le bazar que je trimballe soit dans mon sac à dos, j’ai plus de sac à main ici, soit dans les sacoches du vélo ou de mon sac de jardin, rien n’a vraiment changé.
Je traîne à peu près toujours les mêmes trucs avec moi depuis que j’ai 7 ou 8 ans, oui j’étais une MacGyver avant l’heure.
Vous trouverez toujours non loin de moi un ou plusieurs objets tranchants qui peuvent être sécateur, ciseaux, cisaille ou serpette.
Ensuite j’ai toujours sous la main de la ficelle ou de la corde, des sacs tissu vides, un chiffon et un câble élastique assez fort pour fixer du matériel dans ma caisse de vélo, what else ?
Cette énumération me fait bien rire quand je repense au monde d’avant où l’exercice consistait à demander à une dame de détailler le contenu de son sac à main…
Bien à vous,
Isabelle
