« Madame la Mafieuse »
22/09/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Madame la Mafieuse qu’il m’a appelée, et il a proposé, dans la foulée, que la transaction se fasse sur la 44e.
Précision de taille, il mettrait le butin dans un sac et le déposerai au coin de la rue.
La stratégie était impeccable dans le texte.
Dans la réalité, je devais d’abord me frayer un passage au milieu de la population locale pour trouver une table, et ensuite attendre sagement sa venue.
J’ai attendu un certain temps, tout en sirotant le cocktail du jour, et il a fini par arriver, accompagné de deux gardes du corps.
Nous avions certes convenu d’une heure, mais les aléas de la circulation avaient ralenti leur course.
Ah oui, parce qu’ils étaient venus effectuer la livraison à vélo, pour plus de discrétion.
Pas de plaque d’immatriculation, pas de véhicule identifiable, rien de plus anonyme qu’un cycle somme toute, surtout de fabrication locale indienne.
Moi, pendant ce temps-là, je luttais du mieux possible pour qu’on ne n’arrachât point les trois autres chaises de la table.
D’un oeil discret, je surveillais aussi le groupe derrière moi où des moustachus en dhotis aux couleurs vives se livraient à d’étranges transactions via des enveloppes cachetées.
Prudence, il ne s’agissait pas de se faire doubler ou d’éveiller les soupçons.
J’avais soudain comme l’impression que ce lieu était la plaque tournante d’un immense trafic, hasard ou coïncidence ?
Alors que mes amis annonçaient leur arrivée imminente, je repoussais encore une meute de touristes qui voulaient envahir mon espace.
Non la table n’est pas libre, oui, les chaises sont toutes réservées, oui mes amis arrivent…
Ils sont enfin arrivés au nombre de trois donc, ce que j’ai découvert, car ça, ce n’était pas prévu.
Mais mieux vaut assurer en matière de sécurité, et peu après j’ai enfin pu me détendre, une fois le butin récupéré.
Voilà, on vit une époque formidable, il se passe des choses insoupçonnables, et personne n’en sait rien !
Bien à vous,
Isabelle
