« Ma première semaine sans »
14/06/2021 Bonjour à toutes et à tous,
Ainsi allait démarrer ma première semaine sans.
J’étais bien loin d’imaginer, en m’engageant au studio d’upcycling qu’un jour M. serait obligé de retourner en France pour motif impérieux.
D’ailleurs l’ignorait-il jusqu’au jour où cela s’imposa à lui comme une injonction, et que son vol fut bouclé.
Pesantes dernières semaines à anticiper tout ce qui ne peut pas l’être, le travail à venir, les commandes à honorer, son retour…
Ainsi nous avons fait ensemble quelques démarches in extremis pour coordonner de futurs projets de collaboration avec des unités de travail.
Puis j’ai continué de mettre en bocaux les citrons séchés tout en le regardant procéder aux finitions de la structure de panneaux en Tetrapak.
J’espère que notre petite étudiante en archi qui a collaboré à ce projet pourra prolonger sa présence au studio à mes côtés.
Son désir d’apprendre toutes sortes d’autres choses fait d’elle une personne très motivée et très agréable à côtoyer au travail.
Maintenant, le sort en est jeté, une fois de plus je me retrouve lancée dans une drôle d’aventure, pleine d’incertitudes et d’inconnues.
Certes, mon collègue de travail qui m’a confié la suite des activités en son absence me fait confiance à 100%, dixit l’intéressé.
C’est bien joli tout ça, mais ce n’est pas ainsi que j’imaginais la suite de mon expérience au studio, toute seule aux manettes…
Et pour combien de temps, un mois, deux mois, six mois ?
Heureusement que mon ami A. avec lequel je partage l’activité du jardin ne bouge pas d’Auroville, lui.
Je lui ai demandé, un peu inquiète quand même, dis-moi, tu n’envisages pas de partir, toi au moins ?
Ah ben oui, parce que ça fait plus d’un mois que notre binôme œuvre seul sur le terrain depuis que L. a aussi regagné la France.
Ainsi vont et viennent les gens à Auroville, au gré des aléas de la vie et du temps qui passe.
J’ai eu la chance que mes parents quittent tous deux leur corps avant mon départ définitif en Inde.
Et oui, heureusement, nous n’avons que deux parents, cette réflexion-là, je me la suis faite aussi un jour…
L’épreuve est encore plus lourde quand la maladie assombrit la fin de vie.
Dans un gentil message, après trente heures d’itinérance que j’imagine aisément épuisantes, mon collègue me glissait j’ai oublié de te laisser un peu de cash…
T’inquiète, je gère… que je me suis pensé, une fois de plus.
Ça m’a soudain rappelé la grande surprise que j’avais eue, il y a plus de dix ans, lors du bilan de compétences payé par ma boîte.
Dans un série de verbes à classer par ordre, non pas de préférence mais au contraire d’antipathie, j’avais posé en premier GÉRER…
Avant de réaliser que finalement, c’était ce que j’avais toujours fait et le mieux réussi dans ma vie !
Bien à vous,
Isabelle