« L’Inde passe du jetable au durable »
20/03/2018 Bonjour à toutes et à tous,
Un oiseau roucoule dans le jacquier sous lequel nous avons pris place, au milieu du village tribal.
J’ai reconnu l’arbre qui produit le merveilleux jackfruit (j’en raffole !), celui dont on découvre maintenant qu’il pourrait nourrir la planète entière.
En consommant 10 à 12 de ses bulbes sucrés par jour, cela suffirait à fournir les protéines, les minéraux et les vitamines indispensables à l’humain.
Mais pour l’heure, les femmes de tous âges, assises à même le sol sous l’ombre du jacquier donc, s’emploient à une bien curieuse activité.
Elles sortent des feuilles d’arbre d’un grand sac, et les assemblent adroitement une à une, au moyen d’une brindille qu’elles cassent à la longueur désirée, jusqu’à former un rond parfait.
Lorsque je les rejoins, ne pouvant céder au plaisir d’apprendre leurs gestes, et reproduire ce résultat impressionnant d’efficacité, cela les fait beaucoup rire !
Et même si mon assiette n’a pas le diamètre de celles confectionnées par leurs soins, le résultat n’est… pas si mal et j’ai compris le principe 😉
Ensuite, une fois ce premier travail effectué, les disques de feuilles passeront sous une presse qui leur façonnera un fond incurvé.
Cette machine, nouvellement acquise, leur donne des résultats bien plus rapides que lorsque ce travail s’effectuait à la main.
L’Inde passe du jetable au durable, allez-vous me demander, malgré l’horreur des marées de plastique que je décrie sans cesse dans ces mêmes pages ?
Et bien ces assiettes à usage unique, qui sont ensuite compostables ou directement données à manger aux bêtes, rencontrent un très bon accueil à l’occasion de fêtes telles que mariages, festivals 🙂
Lorsqu’après avoir fait le tour du village et admiré les maisons en terre, ornées de frises tribales teintées par différentes argiles naturelles, une fois de plus, j’avoue que j’aurais bien cédé à la tentation…
Il faut dire que B. avait tous les arguments pour me convaincre de rester là, avec un des miens qui réside dans ce même pays, l’accueil de ces femmes, l’extraordinaire énergie des lieux…
Bien à vous,
Isabelle