« L’Inde au masculin »
21/09/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Bien que se revendiquant comme la plus grande démocratie au monde, l’Inde moderne c’est avant tout l’Inde au masculin.
Dans ce village du Sud, toute la population a été choquée d’apprendre que le jeune adulte s’est pendu dans sa maison.
Leur bébé avait 3 ans, lui avait 23 ans et sa femme 21, quand elle lui a fait part de son désir de se séparer.
On dit qu’elle conversait avec son ami, une fois son mari endormi, c’est du moins ce qu’elle croyait.
C’est comme cela qu’il a donc découvert l’insoutenable pour lui, et a préféré mourir plutôt que de renoncer à son couple.
La femme, éternelle propriété de l’homme, où que l’on soit sur terre, ça fait peur.
Et encore, si je puis dire, ce n’est pas elle qui a été visée par la mort, comme en France en pareille situation, où nous en sommes à 103 victimes de féminicide depuis début 2024.
Dans un autre village du Sud de l’Inde, une jeune femme a pris époux selon le rituel des mariages arrangés.
Pour ce faire, le jeune homme est revenu spécialement d’Europe où il réside chez des proches, et puis, une fois le mariage consommé, il y est retourné.
Tout seul, c’est bien ça, laissant sa jeune épouse entre les mains de la belle-mère, comme il est de coutume d’aller vivre dans la belle-famille une fois la cérémonie du mariage finie.
En moins de deux mois de mariage, ça fait déjà deux fois que la belle-fille et la belle-mère se disputent.
Le mari, que pense t-il de tout ça, au fait ?
Il se range d’emblée et à distance du côté de sa mère, ayant déjà, finalement, procuré à celle-ci une boniche à moindres frais et n’assistant pas aux scènes.
C’était sans doute le plan qu’il avait secrètement fomenté, se plier aux traditions de la famille indienne via un mariage arrangé, puis vite retourner vivre sa meilleure vie en Europe…
Alors elle a bon dos la culture indienne, c’est l’éternelle excuse, quand tout le monde joue hypocritement le triste jeu que la société attend d’eux.
De mère en fille maltraitées, de mère en fils tout puissants, ça fait effectivement des siècles que cela dure et que toutes les femmes en souffrent, mais à quoi bon vouloir y changer quelque chose ?
La voix des femmes est silencieuse, soumise, minimisée, invisibilisée, comme le rôle qu’on attend d’elles.
On transmet cette malédiction de générations en générations pour le paraître et pour la plus grande joie du patriarcat qui en tire gloire et profit.
Et aussi, quand ça va mal dans le jeune ménage, on ferme sa bouche, parce que vous comprenez, on ne fait pas d’esbroufes les premiers mois du mariage, ça la fout mal.
Ben en fait, non, je ne comprends pas.
Inutile de me ressortir la carte de la culture, c’est à vomir de se cacher derrière ce prétexte pour négocier ses filles et blanchir ses fils.
Bref, l’Inde est grande démocratie, surtout pour les hommes.
Bien à vous,
Isabelle