« Les plus jolies filles devant »
20/08/2016 Bonjour à toutes et à tous,
On cherche tous deux des cailloux avec une belle face, à poser sur la partie visible du mur.
« C’est comme sur les photos, hein, on met les plus jolies filles devant ! »
Ah ben voilà, on se sent mieux tout de suite 🙂
Il l’a lâchée, sa grosse bulle qui lui démangeait le bout de la langue.
Non, le palais tout entier même !
Depuis le temps qu’il essayait d’être aimable, rampant, minaudant et que la sauce ne montait pas.
« On a toujours besoin de petites mains, c’est le passage obligé pour apprendre… » s’est-il justifié.
Bon, enfin moi, de mon côté, je ne lui ai rien demandé, il s’est proposé de lui-même.
Ah ben oui, sur les chantiers de pierres sèches les femmes se font plutôt rares.
Mais pour les habitués avec lesquels nous montons et démontons murs et cabornes depuis des années, nous faisons partie du paysage 🙂
Pour les nouveaux venus ou les groupes de marche qui nous croisent, par contre, on est un peu les bêtes curieuses.
« – Oh, il y a même des femmes avec vous, bravo !
– C’est pas trop pénible pour vous, mesdames ?
– Ils sont gentils avec vous tous ces messieurs ? »
Je rends ici un vibrant hommage à tous mes amis de chantier, à eux tout l’honneur de représenter la part évoluée de l’homme.
Je les aime, et ils le savent, pas besoin de démonstration.
Tiens, il y a monstre dans démonstration 🙁 Je ferme la parenthèse…
Pour l’autre part, on va dire en cours d’évolution, faut passer l’examen.
Et ce jour, me serais bien passée de tenir le rôle d’examinatrice.
Donc, les mains équipées de gants, nous voilà occupés tous deux à remuer des tas de cailloux, unis dans l’effort comme un seul homme.
C’est ça l’esprit d’équipe.
Du moins pour les admissibles, toujours eux 🙂
Gibier tendre et frais en vue, à moins d’un mètre, le chasseur en lui se réveille, et pour cause.
Pourtant loin de moi les préjugés, genre chasseurs égal gros…
Oui, je suis une personne tolérante et ouverte, chacun a le droit de mener sa vie comme il l’entend, de tuer qui il veut, zen.
Non mais faut pas abuser quand même !
Travailler sur mon seuil de tolérance, ok, pas besoin de m’envoyer des exercices force IV à chaque fois quand même 🙁
Ben voilà, j’ai pas pu m’empêcher, mais bon, c’était contrainte et forcée, une fois de plus.
« Ah bon, vous trouvez ? Moi je préfère quand ce sont les plus jolis garçons… »
Son regard a croisé le mien, il a replongé la tête dans les cailloux, plus un mot.
Recalé.
Bien à vous,
Isabelle