« L’envers du décor »
27/08/2023 Bonjour à toutes et à tous,
Voici l’envers du décor et les explications que je vous dois quant à l’enjeu qui tourne autour de ce neem tree, dernier survivant du massacre.
La photo d’illustration de cette Petite chronique vous permettra de jauger la situation, si vous arrivez à situer l’arbre rescapé sur son îlot, à droite de la photo.
C’est là-même que ce dimanche, pour la deuxième fois je me suis installée avec une amie pour veiller sur notre ami durant une paire d’heures.
Un groupe improvisé de personnes se relaie ainsi depuis deux jours pour éviter que les tronçonneuses le débitent lui aussi en rondins épars.
Tout a commencé avec un concept d’eau entourant le Matrimandir tel que projeté par Mère de son vivant.
Mais rien de précis n’avait été défini au moment où elle quitta son corps, ni le projet d’un lac, de sa taille ou de sa forme, ni d’un quelconque concept aquatique.
C’est ainsi que dernièrement ont démarré les travaux dudit lac ; un financement privé, sous l’impulsion d’un groupe se revendiquant gardien de la vérité.
Le résultat actuel, excavation spectaculaire puis garniture du parallépipède de multiples couches de plastique et force de blocs de béton, laisse songeur quant à l’adéquation avec la vision de Mère…
La communauté fut informée, mais jamais concertée au sujet de ce projet, dont les plans ne cessent d’être modifiés au fur et à mesure des contraintes rencontrées.
Ainsi, à peine découvrions-nous que la période de test d’étanchéité de l’ensemble déjà réalisé allait durer 3 ans, que la phase 2 du projet se profitait déjà !
Les apprentis bâtisseurs, ou plutôt démolisseurs, ont définitivement perdu toute crédibilité aux yeux de la communauté lorsque l’un des leurs a bruyamment quitté le groupe.
Dans un message il dénonçait ainsi les mensonges proférés par ce même groupe, maquillant le massacre d’une dizaine d’arbres, peut-être plus, pour la deuxième tranche du lac.
En effet, il s’avérait qu’on cacherait la vérité en disant à la communauté qu’ils ont été replantés ailleurs…
Comment peut-on rester crédible aux yeux de la communauté en étant capable de tels agissements ?
Tout en sachant que le Green Tribunal, saisi lors du premier abattage sauvage d’arbres causé par la Fondation, avait interdit toute destruction d’arbres à Auroville jusqu’au jugement.
Bref, il ne restait plus qu’un neem tree accroché à son îlot ; l’ancien viewpoint pour les touristes ; les environs étant réduits à un désert rouge, quand une amie lança l’alerte.
Le lendemain matin j’étais à ses côtés, au pied de l’arbre.
Bien à vous,
Isabelle
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