« Le sacro-saint travail »
03/08/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Je ne pensais pas que la lecture d’un document allait déclencher en moi un ras de marée, venant par là-même ébranler le mythe du sacro-saint travail.
Non pas que je sois une fervente défenseuse du travail, vu l’exploitation qu’il génère, mais j’ai toujours dit à mes kids que je ne connaissais qu’un moyen pour gagner de l’argent.
Quand d’aucun leur faisait miroiter des combines pour avoir de l’argent facile gagné plus ou moins honnêtement, moi j’agitais le spectre du travail, pas d’argent sale chez nous.
Je n’ai d’ailleurs jamais eu qu’une seule source de revenus pour nous tous, c’était mon salaire, contente ou pas, je bossais.
Mais voilà qu’une lecture, donc, vient éclairer les choses sous un autre angle, et ce à travers le surf qui deviendra officiellement sport olympique en 2028.
Imaginez que la pratique du surf, intégrée depuis des milliers d’années dans la culture les peuple des océans, les Polynésiens, est soudain anéantie par la venue des colons.
En effet, comme le relate le document, à la fin du XIXe siècle, aucun des milliers de marins qui sillonnent les mers ne sait nager.
Alors quand ils voient ces femmes et ces hommes surfant sur les vagues dans le plus simple appareil, c’est la consternation chez ces puritains pétris de religion.
Cachez ce corps… ou voilà comment on réduit à néant toute la culture d’un peuple en le détournant de ses traditions et en lui imposant les siennes.
En lieu et place de votre oisiveté, mesdames et messieurs les bons sauvages, nous allons vous mettre au travail, c’est une de nos grandes valeurs, et pour notre profit, s’il vous plaît.
Oui car ces gens-là, jadis, ne vaquaient à leurs occupations que pour subvenir à leurs propres besoins.
Le reste du temps, quelle idée, ils jouaient avec l’eau par exemple !
Le colon a exploité les ressources locales en utilisant de la main-d’œuvre bon marché pour établir sa fortune.
Employant des personnes contre salaire et travaillant pour lui, il les ainsi rendues dépendantes du travail qu’elles devaient fournir, et de lui-même parallèlement.
Bien sûr que s’asseoir et méditer tranquillement ce n’est pas considéré comme un travail, pas plus maintenant que jadis, me répond un ami.
Et d’occuper les gens, ça les empêche de réfléchir et de poser trop de questions, surtout quand les banques proposenr des prêts très avantageux dont les remboursements les lient à vie à eux…
Je me souviens d’un de mes kids, qui, en pleine crise existentielle, remettait tout le système en cause avant même d’avoir commencé à travailler.
Sa source de réflexion s’appelait La tyrannie du travail, un livre de Stéphane Bodénès.
Des décennies plus tard j’ai compris, ô combien il avait raison, et je m’excuse pour la rudesse de ma réponse du moment, je m’en souviens encore.
A l’époque, j’avais la tête dans le guidon pour survivre en famille.
Bien à vous,
Isabelle