« Le rêve d’Étienne en vert »
28/04/2014 Bonjour à toutes et à tous,
Samedi matin, neuf heures sonnent au clocher de l’église de Poleymieux au Mont d’Or (69).
Je prends place dans la voiture de Vincent, pour descendre, suivis des autres véhicules, Chemin de la Maby, à la rencontre d’Étienne.
Ce matin, comme tous les matins, sur un terrain hérité de son grand-père, Étienne est là, affairé aux travaux du jour.
Il a déjà passé des heures et des heures à arracher ce pré aux ronces et aux cailloux.
Puis à tronçonner les arbres qui poussaient dans les murs, donnant corps chaque fois un peu plus à son rêve en vert…
Oui, c’est bien de cela que rêve Étienne, il rêve d’arbres chargés de fruits, de salades craquantes.
Mais aussi de poireaux vigoureux, d’oignons brillants, de pommes de terres charnues.
Et encore de thym, de romarin, de pois vert tendre.
Il rêve d’eau qui court dans les sillons aussi, et comme il n’y a pas d’eau sur sa parcelle, il met en place d’autres stratégies pour la retenir.
Étienne rêve aussi de partager des connaissances, de partager des récoltes, de récolter des idées, de savourer un moment avec d’autres.
Mais ce matin, il est à supposer que les autres, ont du avoir un lendemain de fête pénible.
Personne à l’horizon dans l’entourage d’Étienne pour prêter main forte…
Qu’importe, la taille du chantier de ce week-end sera choisie en fonction du nombre de participants à cette formation proposée par La Pie Verte.
Et Vincent repère le morceau du mur qui va recevoir la greffe.
Oui, il s’agit là de remplacer un morceau de mur abousé entre deux pans bien stables.
La première étape qui va occuper la matinée du samedi sera consacrée au dégagement des pierres ensevelies sous le terre qui les a recouvertes après éboulement.
Le tas de pierres dégagées monte au fur et à mesure que le pied du mur est nettoyé.
Jusqu’à bientôt atteindre les premières pierres de fondation quand elles sont encore en place.
Néanmoins, d’autres personnes ne tardent pas à nous rejoindre.
Et en fin de matinée, nous avons quasiment préparé le chantier.
Pause bienvenue à l’Auberge de Poleymieux, l’essayer c’est l’adopter, nous avons même la chance de pouvoir déjeuner en terrasse 🙂
Au retour, nous allons pouvoir attaquer de remonter le mur.
Après bien sûr le cours technique de Vincent sur les proportions à conjuguer entre hauteur du mur, largeur des fondations et celle du mur.
Mais il est indispensable de placer le cordeau pour travailler parallèlement à l’existant.
Et éviter de donner du ventre au mur par la suite, alors que nous commençons à poser les pierres de fondation.
Démarre alors l’art de monter les pierres en les faisant se croiser pour une bonne stabilité.
Puis remplir l’arrière de petits cailloux et de chailles qui ne seront d’aucune utilité en façade mais contribueront à la densité de la construction.
A 17:00 le samedi, nous sommes déjà bien contents de nos efforts !
Dimanche matin, forts de notre exploit de la veille, chacun y va du coup d’œil sur le cordeau par ci, un petit coup de massette par là.
Une jolie face devant, un remplissage derrière, bref, on se prend au jeu tout en refaisant le monde !
Étienne est visiblement heureux de voir la tournure que prend la reconstruction du mur.
Il a cependant un dilemme, car comme l’explique Vincent, il va falloir choisir entre le mur ou le frêne.
La croissance de ce dernier met en péril la pérennité du premier…
Dimanche midi, fin des travaux, on pose les outils pour les ranger ensuite.
En outre, Vincent nous propose alors une lecture commune, tous face à notre réalisation.
Critiques d’empilements, de niveaux, chacun y va de son commentaire.
Mais aussi joie non dissimulée d’avoir pu mener à bien notre objectif.
Avoir quelque peu contribué au rêve d’Étienne, ce fut aussi possible grâce à la compétence et la pédagogie de Vincent.
Il sait si bien partager son savoir avec passion et authenticité.
Et à présent, aux suivants !
Bien à vous,
Isabelle