« Le poivre de Sichuan et moi »
25/04/2025 Bonjour à toutes et à tous,

Bon, autant vous dire que le poivre de Sichuan et moi, ça fait deux, car d’abord ce n’est pas un poivre, et ensuite, je ne m’attendais pas à ce goût.
Le poivre, j’adore ça, et même que j’ai la chance ici, en Inde, de trouver du poivre vert et frais, qui est, je vous le rappelle, une liane grimpant aux arbres.
Lorsque j’ai eu mon petit échantillon entre les mains, je ne me suis pas faite prier pour tout de suite le goûter, comme je fais d’habitude, à cru si j’ose dire, c’est-à-dire sitôt sorti du paquet.
Et bien l’expérience m’en a coûté un désagréable picotement du bout de la langue pendant plusieurs heures…
On ne peut pas dire que le poivre de Sichuan pique de la même manière que le piment ou le poivre noir.
C’est plutôt cette sensation de picotement ou de fourmillement, voire d’engourdissement de la langue qui le caractérise.
Ça m’a étrangement rappelé une sensation que j’avais ressentie un jour en testant la brède mafane.
Cette sensation est due à une molécule spécifique au poivre de Sichuan : l’hydroxy-alpha-sanshool, je vous l’accorde, c’est pas une mince affaire.
J’ai fait quand même quelques recherches pour savoir comment ça fonctionne, et donc cette molécule active des récepteurs sensoriels dans la bouche, sensibles au toucher et à la vibration.
Elle a cette caractéristique unique de stimuler les nerfs d’une manière qui donne cette sensation d’électricité douce ou d’engourdissement.
Elle ne brûle pas, comme le piment car elle ne contient pas de capsaïcine, mais elle perturbe les signaux nerveux, ce qui crée cette sensation très particulière.
C’est enfin un ingrédient typique et essentiel de la cuisine du Sichuan, souvent associé au piment pour créer un effet deux en un appelé málà, engourdi et épicé.
Bien à vous,
Isabelle