« Le monde animal en deuil »
31/08/2023 Bonjour à toutes et à tous,
Le monde animal en deuil compléta ma vision apocalyptique du monde végétal en deuil, lorsque j’arrivais de bonne heure sous le Neem tree.
Ce dernier, partiellement amputé de ses racines suite aux travaux des engins de la veille, se tenait toujours droit, un JCB ayant même veillé toute la nuit à ses pieds.
Mais à ses pieds, à proprement parler, je découvris soudain tout un monde en mode panique.
Des milliers de fourmis déménageaient à la hâte leurs communautés, en file indienne sur plusieurs mètres.
La pluie de la nuit avait quelque peu aggravé les expulsions du jour et c’était le branle-bas de combat sur, comme sous terre.
Juste après, c’est un écureuil qui vint prendre la température à l’aube d’une nouvelle journée de dérangement en vue.
J’avais appris quelques jours auparavant, qu’on en avait trouvé un de mort au pied de l’arbre, hasard ou coïncidence ?
Quelques instants plus tard, une bande de petits oiseaux piailleurs, communément appelés seven sisters ici en Inde, vint sautiller autour de moi.
Sans doute étaient-ils attirés par la terre, qui, brassée puis arrosée, regorgeait de victuailles.
Un trio de corbeaux vint faire la causette au-dessus de nos têtes alors que nous partagions un petit en-cas avec l’ami présent sur les lieux.
Nous avons essayé de communiquer avec eux, mais un seul à daigné nous répondre avant que tous ne s’éloignent définitivement.
Un autre animal nous fit la surprise de sa visite en s’engageant tranquillement sur la digue tracée entre les deux retenues d’eau et de boue.
C’était un singe solitaire qui, profitant du break du teatime chez les humains, menait sa vie de primate.
Mais il était contraint, à présent, de contourner tout l’obstacle, pour se rendre d’un point A à un point B.
Soudain, sous mes yeux, tandis que se dérobait le sol à grands coups de godet, je pus faire remarquer une chose à la personne venue à notre rencontre en mode pas vraiment pacifique.
Des dizaines de fourmis ; sans doute des rescapées de la chute, perchées à la crête des mottes de terre, interrogeaient désespérément le vide de leur pattes et de leurs antennes.
Bien que ne maîtrisant pas la langue de fourmis, je pus traduire à cette personne le stress intense qui les faisaient courir en tout sens, impuissantes face à la destruction du JCB…
Je ne sais si mes paroles influencèrent l’humain dans sa vision de l’espèce animale.
Toujours est-il qu’un changement de programme intervint juste après notre conversation et l’engin de chantier s’en alla tranquillement raboter d’autres flancs de colline.
Bien à vous,
Isabelle