« Le mixer de la voisine »
02/08/2024 Bonjour à toutes et à tous,
Le mixer de la voisine a remplacé les appels à la prière des muezzins que j’entendais chanter cinq fois par jour et même la nuit.
Aucune comparaison, certes, mais j’ai adoré entendre se mêler leurs différentes voix issues de tout autant de mosquées éparpillées, quelle agréable combinaison !
Faut dire que j’habitais plus près de Pondy que d’habitude, alors j’avais accès à tous les bruits de la ville, chose que les arbres d’Auroville filtrent bien, merci à eux.
A part ça, j’ai mis les pédales doubles pour ne faire que deux aller-retour le même jour, plutôt qu’étaler mes navettes sur tout le week-end.
Je préfère être bien crevée et avoir rapatrié mon petit bazar, quitte à revenir le lendemain pour faire le ménage et nourrir les minous, en mode plus décontracté.
En général, le week-end à Auroville, on évite de sortir car c’est le défilé des touristes de toutes origines, mais principalement indiens, qui viennent visiter le coin et se restaurer.
Les routes des villages alentours sont saturées de véhicules à deux et quatre roues, de veaux et de vaches ainsi que de piétons empiétant sur la chaussée sans aucune inquiétude.
Nerveusement, faut être solide pour s’aventurer là-dedans à vélo, même électrique, parce que de tous côtés ça débouche, fait demi-tour, marche arrière, ouvre les portières…
J’ai même vu un truc qui serait carrément impensable en France, des petits enfants qui prenaient l’air, debouts, par le toit ouvrant d’un SUV en pleine circulation.
Vous me direz, en Inde, le danger est tellement omniprésent que rien ne leur paraît anormal.
Des bébés assis sur le réservoir des motos aux enfants dans les bras de leurs parents eux-mêmes installés en tant que passagers avant, sans ceinture, évidemment, c’est la norme.
Bon moi je peux pas, j’ai toujours un moment de panique à la vue de telles scènes, je crois que mon instinct de maman européenne est gravé à jamais dans mon ADN.
De plus, depuis quelques jours, je me trimballe avec un signe particulier sur mon vélo.
Inratable partout où je passe, avec le bruit de casserole que je traîne sur mon sillage à cause d’une soudure qui a pété, celle-là même qui fixait le garde-boue avant à la fourche…
Ah ben oui, corrosion inévitable de toute pièce métallique à moins de 8 km de la mer par voie terrestre, c’est prouvé.
Mais bon, je me fonds dans la masse des vélos qui grincent, mes motos qui toussent, des gens qui braillent et des vaches qui meuglent.
Sans parler des mégaphones qui crachent les décibels avec le même message en boucle, sur les camionnettes, pour vendre des oignons et des pastèques.
Mais en fin de compte, j’adore toute cette animation visuelle, sonore et olfactive qui prouve quand même qu’ici, tout est vivant plutôt qu’aseptisé.
Bien à vous,
Isabelle