« Le désert n’est pas vide »
13/06/2014 Bonjour à toutes et à tous,
Du temps où la distance s’évaluait en journées à cheval, voyager était encore un doux rêve que peu partageaient.
L’exotisme se vivait de France et l’on composait, peignait, écrivait à la manière de, inspiré par sa propre vision du monde.
De Hugo, qui écrit Les Orientales, à Saint- Saëns dont les oeuvres s’inspirent alors de l’échelle de seconde augmentée, typique de la musique arabe, Amin Maalouf décrit l’influence de l’orient à cette époque en France, dans son intervention à l’Auditorium, avant le concert Ravel et l’Orient.
Amin Maalouf, qui revient de Singapour, est dans la salle pour ce concert, dont il a eu la charge d’adapter le texte, à la demande du chef américain Leonard Stalkin avec l’ONL, dans le projet d’une intégrale de Ravel.
Alors, comme il le précise en avant concert, il a d’abord fait un long travail d’écoute de la musique, puis a mis des mots et des silences aussi, pour donner corps à une nouvelle écriture du poème Antar, lu par André Dussollier, accompagné par l’Orchestre national de Lyon.
La première oeuvre de Maurice Ravel (1875-1937) et l’orient, interprétée ce soir, est Antar, d’après des musiques de Nikolaï Rimski-Korsakov.
Antar, Antara en arabe, guerrier poète, né esclave noir, qui va s’éprendre de la blanche Alba, sont les Roméo et Juliette du monde arabe au VIè siècle.
Le désert n’est pas vide, au loin apparaissent le poète noir et sa muse blanche…
Et alors que la soprano Véronique Gens, égraine les dernières notes de Shéhérazade, peu après Deux mélodies hébraïques, nous nous étonnons, avec N., d’avoir basculé dans le rêve le plus total.
Envoûtantes, mystiques, les pièces et leurs interprètes ont fait leur oeuvre…
Bien à vous,
Isabelle