« Le coin est plutôt sauvage »
13/11/2016 Bonjour à toutes et à tous,
« – Un jour, ma fille se baladait par là autour, et elle s’est faite approcher par un pêcheur apparemment, qui l’a plus ou moins sermonnée, en lui déconseillant de s’aventurer seule ici…
– Bizarre… c’est vrai que le coin est plutôt sauvage.
– Et du coup, elle n’y est plus jamais retournée seule 🙁 «
Oui, le coin est plutôt sauvage, et encore davantage dans le noir, tandis que je me remémore nos conversations de l’après-midi, autour d’une tisane bien parfumée.
Soudain des phares déchirent l’obscurité derrière moi.
Un véhicule ralentit et s’arrête à ma hauteur, noir dans la nuit noire, normal…
Je me range sur le bas-côté et à distance, ne distinguant pas l’homme qui m’interpelle par la fenêtre ouverte.
« – Bonsoir Madame, vous voulez qu’j’vous ramène ?
– Non m-e-r-c-i !
– Vous marchez ?
– Pas de problème !
– Pas de problème… »
Sans blague, je suis en train de faire du patinage artistique sur un chemin défoncé en pleine nuit, ça se voit pas, non ? que je me pense, un peu perplexe en l’écoutant reprendre mes mots d’une voix monocorde 🙁
Mais pourquoi je lui ai répondu ça, moi d’abord ???
Je note quand même sa plaque dans mon téléphone, vieux réflexe, tandis qu’il reprend sa route sans autre forme.
Je vais bien, tout va bien 🙂
Ah, pour faire nuit, il fait quand même très nuit 🙁
J’entends alors une espèce d’halétement dans mon dos, qui se rapproche de plus en plus…
Une bête… un chien… un boeuf ouais, comme il souffle…
Mais sans le bruit des sabots, tiens !
Ah ben non, un joggeur solitaire m’a dépassée, sans bonsoir ni merde en me croisant dans le noir.
Tandis que sa silhouette rétrécit au loin, il est cependant facile à distinguer, avec son gilet fluo éclairé par les phares d’un autre véhicule qui s’annonce.
3/4 du chemin parcourus, cette fois, suis en bonne voie 🙂
Mais au bout de ma marche solitaire, à l’entrée du pâté de maisons, une surprise m’attend : un comité d’accueil manifeste bruyamment sous les feux de la rampe des lampadaires !
La chatte, qui a deviné mon retour, redouble ses miaulements désespérés…
Allez vite, on entre et je ferme à double tour, hein !
Pour peu, j’allais presque devenir trouillarde 🙁
Bien à vous,
Isabelle