Petite chronique « Le chant des roulettes…

« Le chant des roulettes »

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17/06/2024 Bonjour à toutes et à tous,

Le chant des roulettes - Crédit photo izart.fr
Le chant des roulettes – Crédit photo izart.fr

Peu importe l’heure du jour ou de la nuit, le chant des roulettes si caractéristique qui s’élève dans l’air moite est annonciateur d’un départ.

Le bruit de la valise qu’on traîne jusqu’au taxi pour partir est semblable à celui de la valise qu’on traîne pour arriver. 

Ainsi vont les va-et-vient dans la communauté, et de façon globale, à Auroville

Il y a celles et ceux qui ont annoncé leur départ, puis aussi celles et ceux qui n’ont rien annoncé du tout.

Il y a celles et ceux qui disent revenir et ne reviennent jamais, et celles et ceux qui disent partir et ne partent jamais. 

Cet étrange ballet, j’ai eu du mal à m’y habituer au début, car cette cadence est propre à la ville.

Peuple de migrants et d’émigrés, même parmi les personnes d’origine indienne, à quelques rares exceptions près, on ne sait jamais qui part ou qui s’en revient.

Ils est d’autant plus dur de partir que le retour est soumis à conditions, dont la durée de séjour en-dehors de la communauté.

L’attribution des visas étant soumise, pour l’instant, au bon vouloir de la Fondation d’Auroville, il est difficilement possible d’envisager l’avenir ici.

Ce pourra être un visa de 5 ans qui vous sera renouvelé ou refusé.

Ce pourra être un visa d’un an qui vous sera accordé, parfois moins.

Et vous pourrez même être dans l’attente de votre visa durant des mois, sans aucune autre information ou explication.

Dans ce dernier cas de figure, on pourrait dire que vous êtes en quelque sorte assigné à résidence.

Ben oui puisque vous ne pouvez pas quitter l’Inde, ou alors à vos risques et périls.

Partir sans savoir si vous pourrez revenir un jour à Auroville… puisque jusqu’à ce jour personne ne sait quelle tournure vont prendre les événements.

Pendant ce temps là, la vie continue ici pour chacune et chacun d’entre nous, jusqu’à la date butoire du renouvellement de visa.

La maison d’en face s’est soudain vidée, j’en ai maintenant la confirmation, et puis celle du bout et cette autre encore, dans l’alignement de la mienne.

A mon réveil je n’entends désormais plus le ronronnement intempestif de la climatisation de la première, et ça, c’est une bonne nouvelle.

Bien à vous,

Isabelle 

Isabelle alias Mam's
https://izart.fr
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